Irving écope de l’une des plus lourdes amendes jamais imposées
Irving Pulp and Paper a écopé lundi d’une amende de 3,5 millions $ pour des infractions environnementales - l’une des plus lourdes peines jamais imposées au Canada.
L’entreprise de Saint-Jean avait déversé pendant deux ans des résidus mal traités dans la rivière Saint-Jean, selon Environnement et Changement climatique Canada. En plus de l’amende imposée, la société papetière a été ajoutée au Registre des contrevenants environnementaux, qui recense les informations sur les condamnations d’entreprises en vertu de lois environnementales fédérales.
Le 9 octobre, en Cour provinciale à SaintJean, Irving Pulp and Paper avait plaidé coupable à trois chefs d’accusation déposés en vertu des dispositions sur la prévention de la pollution contenues dans la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral.
«Les accusations découlent de plusieurs incidents qui ont eu lieu entre juin 2014 et août 2016 lorsque des effluents nocifs et incorrectement traités ont été rejetés de l’un des trois émissaires d’effluent qui aboutissent dans la rivière Saint-Jean, indique le ministère dans un communiqué. L’entreprise a déclaré ces rejets à Environnement et Changement climatique Canada, conformément au Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers.»
Dans un accord de plaidoyer avec la Couronne, Irving a admis que son usine, située à proximité de l’attraction touristique des Chutes réversibles, à Saint-Jean, n’était pas conforme aux normes de la Loi sur les pêches.
L’entreprise a échoué à un test qui exige que 50% ou plus de truites arc-en-ciel puissent survivre 96 heures dans un effluent. Irving a toutefois déclaré que la Couronne et les autorités fédérales avaient reconnu que les déversements n’avaient pas causé de dommages à la rivière et qu’aucun poisson n’était mort.
Le vice-président de la société, Mark Mosher, avait plaidé le 9 octobre devant le tribunal qu’Irving veillerait à ce que l’usine respecte les directives fédérales. Irving Pulp and Paper a également convenu de construire une nouvelle usine de traitement des eaux usées, de plusieurs millions de dollars, dans les cinq prochaines années.
L’usine de papier de Saint-Jean, qui emploie 375 personnes, utilise actuellement un système dit d’osmose inverse pour se conformer à la réglementation environnementale. Or, l’entreprise soutient qu’elle a beaucoup investi dans ce système parce que les riverains étaient opposés à une usine de traitement des eaux usées.
Irving a également confirmé lundi qu’elle verserait 1,16 million $ à l’Université du Nouveau-Brunswick, où l’Institut canadien des rivières mène des recherches sur la conservation du saumon atlantique. ■