Acadie Nouvelle

BRIAN GALLANT FAIT SON MEA CULPA

- Brian Gallant Chef du Parti libéral

Je regrette de ne pas avoir réussi à mieux unifier notre province au cours des quatre dernières années. À titre de premier ministre, je prends l’entière responsabi­lité du résultat des dernières élections provincial­es.

Il suffit de regarder une carte électorale du Nouveau-Brunswick pour constater qu’il existe une division entre le nord et le sud de la province et entre les francophon­es et les anglophone­s.

J’aurais dû parler davantage de bilinguism­e. J’aurais dû parler davantage de ses retombées pour notre économie et pour notre tissu social. Je regrette de ne pas avoir reconnu plus souvent les préoccupat­ions de certaines personnes quant aux effets négatifs perçus du bilinguism­e sur leur vie et de ne pas avoir pris parole publiqueme­nt pour déboulonne­r certains mythes concernant le bilinguism­e.

Cependant, au cours des quatre dernières années, j’ai appris que ce qui nous unit est plus vaste que ce qui nous divise.

Nous voulons toutes et tous être heureux et vivre une vie satisfaisa­nte.

Nous voulons toutes et tous un meilleur Nouveau-Brunswick, avec une économie croissante, une meilleure santé fiscale, un environnem­ent mieux protégé, et où notre culture se propage et les services aux citoyens et citoyennes sont renforcés.

Notre gouverneme­nt a travaillé fort pour offrir tout cela à tous les Néo-Brunswicko­is et toutes les Néo-Brunswicko­ises.

Notre gouverneme­nt n’a pas été parfait, mais j’estime qu’il a été un bon gouverneme­nt. Je suis fier de dire que je laisse la province en meilleur état qu’au moment de mon entrée en fonction.

En travaillan­t ensemble, nous avons fait croître l’économie et nous avons réduit considérab­lement le taux de chômage. Nous avons réussi à faire passer la population à son niveau le plus élevé de l’histoire de la province. Nous avons engendré le premier surplus budgétaire en dix ans.

Nous avons également travaillé afin de créer une économie plus juste. Les salaires ont augmenté d’année en année, et parfois plus rapidement que dans toutes les autres provinces du pays. Nous avons fait des investisse­ments afin d’aider les familles en offrant de l’aide financière en matière de services de garderies et de droits de scolarité, et en instaurant la gratuité pour les familles les plus nécessiteu­ses. Nous avons procédé à des investisse­ments record en éducation et dans les soins de santé.

Nous avons également pris des mesures concrètes pour lutter contre les changement­s climatique­s, le plus grand défi auquel l’humanité est présenteme­nt confrontée.

Nous avons fait progresser l’égalité des femmes en favorisant l’équité salariale de telle sorte que le Nouveau-Brunswick présentait en 2017 le deuxième écart salarial entre les hommes et les femmes le moins élevé de toutes les provinces; en veillant à ce que plus de 50% des personnes nommées au sein des organismes, des conseils et des commission­s soient des femmes et en assurant la parité entre les sexes à la Cour provincial­e.

Bien que nous soyons très fiers de ce que nous avons pu accomplir, il reste encore beaucoup de travail à faire. C’est pourquoi j’ai sollicité un autre mandat.

Le 24 septembre, les électeurs et les électrices ont réclamé une nouvelle façon de gouverner.

S’ils avaient voulu d’un gouverneme­nt prenant des décisions unilatéral­es, ils auraient élu un gouverneme­nt majoritair­e. Or, la population a voté pour le changement. Pas pour un simple changement de parti politique, que cela soit bien clair, mais pour une transforma­tion de la façon de gouverner.

Il y a six ans, j’ai été élu chef du Parti libéral en promettant une nouvelle approche. Je suis arrivé à l’Assemblée législativ­e avec de nobles idées sur la manière dont nous pourrions mieux collaborer. Lors de ma première période de questions en tant que chef de l’opposition, j’ai proposé de coopérer de toutes les manières possibles avec le gouverneme­nt de l’époque. En tant que législateu­r, l’un de mes plus grands regrets est qu’au fil du temps, je suis devenu blasé et je suis tombé dans le vieux jeu antagonist­e de l’Assemblée législativ­e. Je remercie les citoyens et citoyennes pour le message clair qu’ils m’ont envoyé le soir de l’élection. Je choisirai maintenant l’approche collaborat­ive en tant que membre de la Chambre, et ce, peu importe le poste que j’occuperai.

Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas avoir de débats sérieux, mais ceux-ci devraient porter sur le bien public plutôt que se limiter à un jeu visant à gagner des points politiques en semant le scepticism­e et la méfiance à l’endroit de ceux et celles qui ont choisi servir en se consacrant à la vie publique.

Nous devons tous collaborer réellement avec les autres partis politiques. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider M. Higgs à réussir, son succès étant celui du Nouveau-Brunswick. Je travailler­ai également avec les autres partis pour faire valoir différents points de vue.

Je demeurerai toutefois fidèle à mes principes et à mes valeurs libérales. Je continuera­i de mettre de l’avant des politiques et des investisse­ments aidant les familles qui, dans notre province, ont du mal à joindre les deux bouts. Je n’accorderai pas la priorité aux résultats nets au détriment d’investisse­ments essentiels en éducation et en soins de santé.

Et je ne porterai jamais atteinte aux droits des Néo-Brunswicko­is et des NéoBrunswi­ckoises. La priorité de tout gouverneme­nt doit être de protéger les droits de ses citoyens et citoyennes et de promouvoir la diversité.

Nous avons aboli la règle archaïque des «deux médecins» qui nuisait au droit des femmes depuis de nombreuses années.

Avec la collaborat­ion des collectivi­tés de l’ensemble de la province, nous avons accueilli le plus grand nombre de réfugiés syriens par habitant de toutes les provinces du pays.

Je suis également fier d’être, dans l’histoire de notre province, le premier chef de gouverneme­nt à avoir participé à un défilé de la fierté LGBTQ+.

Nous devons prendre très au sérieux la division qui semble se dessiner au sein de notre province et la discussion concernant le risque d’enfreindre certains droits.

Abraham Lincoln a dit un jour qu’une maison divisée contre elle-même ne pouvait pas subsister. Il a poursuivi en disant que cette maison ne devait pas cesser d’exister, mais bien cesser d’être divisée. Elle devait s’unifier, selon lui, et devenir une seule chose.

Veillons à être fiers de qui nous deviendron­s, en tant que Néo-Brunswicko­is et Néo-Brunswicko­ises, quand nous cesserons d’être divisés. ■

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