Acadie Nouvelle

Transport scolaire: les retards s’accumulent au Restigouch­e

- Restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

Depuis quelque temps, Jérémy Cotton de Charlo utilise de moins en moins l’autobus qui passe devant chez lui chaque matin. La raison? Des retards interminab­les reliés à la pénurie de conducteur­s d’autobus scolaires.

Mercredi matin, c’était la troisième fois cette semaine que l’autobus qui transporte l’élève de 10e année vers l’école Aux quatre vents de Dalhousie accusait plus d’une heure de retard sur son itinéraire régulier. La situation est survenue à trois reprises la semaine dernière, et ce sera comme ça jusqu’à vendredi.

À cela s’ajoute un retard de 75 minutes lors d’un retour à la maison, ainsi que plusieurs autres retards d’une quinzaine de minutes.

Les matins où les retards sont aussi importants, Jérémy préfère s’en remettre à ses parents. Ils le conduisent à l’école afin d’éviter qu’il manque trop d’heures de cours, un luxe que tous les élèves ne peuvent se permettre.

«Si ce n’était pas de ça, je raterais les trois quarts du premier cours du matin. Une fois, ça peut passer, mais quand les retards s’additionne­nt, ça commence à faire beaucoup d’heures de classes manquées et de matière à rattraper», explique le jeune homme.

Celui-ci trouve toute cette situation particuliè­rement irritante. Il a même été jusqu’à envoyer une lettre au District scolaire francophon­e Nord-Est (DSF-NE) afin d’avoir des explicatio­ns.

«On m’a répondu qu’on faisait des efforts. Malgré tout, ça ne s’améliore pas. C’est ridicule», estime le jeune homme.

Ça, c’est pour Dalhousie, mais des retards du genre liés à la pénurie de conducteur­s sont plutôt fréquents depuis le début de l’année dans le Restigouch­e.

Pourtant, la situation n’est pas nouvelle au DSF-NE. Presque jour pour jour, l’an dernier, la situation était similaire: besoins criants de conducteur­s, retards répétés, élaboratio­n de formations… C’est du déjà-vu!

Puisqu’on connaît bien la problémati­que, comment se fait-il alors qu’on se retrouve toujours avec les mêmes problèmes sur les bras?

Au DSF-NE, on affirme avoir vu venir le problème et s’être préparé afin d’éviter une crise. Cela dit, le problème a refait surface malgré tout.

«On met beaucoup d’efforts, fait des annonces, proposé des formations... Le problème, c’est qu’on a eu (surtout au Restigouch­e) pratiqueme­nt autant de départs à la retraite que d’arrivées de suppléants. Les postes réguliers ont donc été pourvus par les suppléants, ce qui vient du coup gruger cette banque de candidats disponible­s. Malgré nos efforts, on est revenu à la case départ», explique Anne-Marie Haché, responsabl­e des transports au sein du DSF-NE.

Ainsi, lorsqu’il est impossible de faire appel à un remplaçant pour combler des absences sur un trajet, le district s’organise d’autres façons – comme combiner des trajets –, des solutions qui provoquent des retards.

«On a un problème de chauffeurs suppléants, nous n’en avons pas assez. Malheureus­ement, on a beaucoup d’absences en ce moment et peu de suppléants pour combler le tout», dit-elle.

QUATRE JOURS EN CLASSE

Encore cette année, le DSF-NE propose deux formations de chauffeurs d’autobus. Chacune comprend quatre jours en classe, une journée de premiers soins et trente heures de pratique avec un entraîneur.

«C’est exigeant, mais il faut comprendre qu’on veut les meilleures personnes à ce poste. Ils conduisent nos enfants après tout», souligne Mme Haché.

L’une de ces formations vient tout juste de se terminer dans Chaleur. Quatorze candidats y Pierre Laviolette prendra sous peu sa retraite de la GRC. Afin de se garder occupé, il a accepté de faire de la suppléance comme chauffeur d’autobus scolaire. - Acadie Nouvelle Jean-François Boisvert

étaient inscrits, dont 13 uniquement de Restigouch­e-Chaleur.

«Mais on ne s’attend pas à avoir 14 suppléants demain matin à notre porte, ce qui serait idéal. Certains vont se trouver des emplois permanents ailleurs et d’autres vont changer de branches», souligne-t-elle.

La seconde formation aura lieu début 2019 dans la Péninsule acadienne.

Selon Annie LeBlanc-Levesque, responsabl­e des communicat­ions au DSF-NE, la problémati­que du manque de chauffeur d’autobus est loin d’être unique au nord de la province.

«C’est pratiqueme­nt partout pareil dans la province. Tous les districts scolaires sont à la recherche de chauffeurs suppléants. J’ai même vu que c’était un phénomène présent en NouvelleÉc­osse et ailleurs au pays», dit-elle. ■

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