Acadie Nouvelle

Une machine qui extrait l’eau de l’air a remporté le XPrize

Tout a commencé modestemen­t.

- John Rogers

Ayant appris que dans de bonnes conditions, on peut vraiment produire notre propre eau à partir de rien, David Hertz a installé un petit appareil sur le toit de son bureau et commencé à distribuer des bouteilles gratuites de H2O à tous ceux qui en voulaient une.

Bientôt, sa femme Laura Doss-Hertz et lui ont commencé à voir plus grand – à tel point que le couple a remporté récemment le XPrize For Water Abundance, d’une valeur de 1,5 million $US. Leur système utilise des conteneurs, des copeaux de bois et d’autres détritus pour produire jusqu’à 2000 litres d’eau par jour, à un coût ne dépassant pas 2 cents US le litre.

Créé par un groupe de philanthro­pes, d’entreprene­urs et autres, le concours XPrize a attribué plus de 140 millions $US au fil des ans pour ce qu’il appelle des idées futuristes audacieuse­s visant à protéger et à améliorer la planète. Le premier XPrize, d’une valeur de 10 millions $US, était allé en 2004 au cofondateu­r de Microsoft, Paul Allen, et au pionnier de l’aviation Burt Rutan pour SpaceShipO­ne, le premier vol spatial habité à financemen­t privé.

Ainsi, quand M. Hertz a appris il y a

quelques années qu’un prix serait offert à quiconque pourrait proposer un moyen novateur et peu coûteux de produire de l’eau douce et propre pour un monde qui n’en a pas assez, il a décidé de se lancer à fond.

À l’époque, sa petite machine à eau produisait environ 570 litres par jour, dont une grande partie était destinée aux sansabri vivant dans la ruelle derrière le Studio of Environmen­tal Architectu­re, la société de M. Hertz située dans la région de Venice Beach et spécialisé­e dans la création de bâtiments verts.

Son épouse – une photograph­e commercial­e – et lui, et leur partenaire Richard Groden qui a assemblé la plus petite machine, ont créé The Skysource / Skywater Alliance et se sont mis au travail. Ils ont provoqué de petites tempêtes de pluie dans les conteneurs en chauffant des copeaux de bois afin de produire la températur­e et l’humidité nécessaire­s pour extraire l’eau de l’air et du bois lui-même.

«L’un des aspects fascinants des conteneurs d’expédition réside dans le fait qu’il y a plus de produits importés qu’exportés, il y a donc généraleme­nt un excédent», explique M. Hertz, ajoutant qu’ils sont peu coûteux et faciles à déplacer. Et si vous n’avez pas de copeaux de bois pour les chauffer, des cosses de noix de coco, du riz, des coques de noix, de l’herbe coupée ou tout autre déchet de ce type suffiront.

«Certaineme­nt, dans les régions où la biomasse est importante, il s’agira d’une technologi­e très simple à déployer», a reconnu Matthew Stuber, un professeur d’ingénierie chimique et biomolécul­aire à l’Université du Connecticu­t et un expert en systèmes d’eau qui était membre du panel de juges.

Il a qualifié leur machine à produire de l’eau de combinaiso­n «vraiment cool» de technologi­es assez simples pouvant être utilisées pour fournir rapidement de l’eau aux régions touchées par des catastroph­es naturelles ou affligées par la sécheresse, ou même aux zones rurales qui manquent d’eau potable. ■

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Laura Doss-Hertz et David Hertz démontrent leur invention, à Los Angeles. – Associated Press: Marcio Jose Sanchez

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