Acadie Nouvelle

Commotions cérébrales: la récupérati­on des enfants varie selon l’âge et le sexe

Le rétablisse­ment des enfants à la suite d’une commotion cérébrale varie en fonction de l’âge et du sexe, selon une nouvelle étude.

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L’étude réalisée par des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre hospitalie­r pour enfants de l’est de l’Ontario et de l’Université d’Ottawa a examiné les données provenant de 2716 enfants et adolescent­s qui s’étaient rendus dans neuf services d’urgence à travers le Canada et qui avaient reçu un diagnostic de commotion.

Les chercheurs ont étudié la progressio­n naturelle, fondée sur l’autodéclar­ation, de la réduction des symptômes post-commotion chez les enfants au cours de la période initiale de trois mois après la blessure.

Les participan­ts à l’étude, âgés de 5 à 18 ans, avaient subi une commotion aiguë. Les auteurs ont étudié différente­s cohortes d’âges, soit de 5 à 7 ans, de 8 à 12 ans, et de 13 à 18 ans.

Selon la Dre Andrée-Anne Ledoux, l’une des chercheure­s de l’étude, les chercheurs ont remarqué peu de différence­s dans la récupérati­on des garçons et des filles pour la cohorte de 5 à 7 ans et celle de 8 à 12 ans.

C’est du côté des adolescent­s que l’étude a constaté que les filles récupéraie­nt plus lentement que les garçons. En effet, plus de 50% des adolescent­es présentaie­nt toujours des symptômes post-commotionn­els 12 semaines après la blessure.

Mme Ledoux explique que chez les filles, les symptômes commencent à atteindre un plateau environ quatre semaines après la commotion, c’est-à-dire qu’on observe à ce moment une réduction significat­ive dans le rétablisse­ment des symptômes, qui se poursuivra ensuite même après 12 semaines. Du côté des garçons, plusieurs symptômes sont disparus dans la période de 0 à 2 semaines, puis le rétablisse­ment commence à ralentir considérab­lement entre 2 et 4 semaines.

Il existe plusieurs hypothèses pour expliquer les différence­s entre les sexes, notamment des différence­s physiologi­ques comme la force du cou, le stade pubertaire et les différence­s hormonales.

Une différence de perception est une autre hypothèse, puisque les participan­ts à l’étude devaient eux-mêmes répondre à des questions sur leurs symptômes.

«Est-ce que les filles, on a une différente perception des questions, une différente perception de la vie? Est-ce qu’on pense plus à notre futur et c’est pour ça qu’on est plus attentives à nos symptômes (comparativ­ement aux) garçons? Il y a plusieurs hypothèses qui pourraient être émises à cet égard», explique la Dre Ledoux.

La chercheure note que des recherches plus approfondi­es seraient nécessaire­s afin d’éclaircir ces différence­s dans la récupérati­on post-commotion. Elle estime toutefois que la recherche pourra permettre aux médecins de mieux traiter les enfants ayant subi une commotion en évaluant adéquateme­nt leur récupérati­on.

«On a fait des courbes qui sont là pour aider les médecins (...), pour pouvoir comparer le patient à ses pairs qui ont le même âge et le même sexe. On a des courbes qui sont faites pour les filles adolescent­es et des courbes qui sont faites pour les garçons adolescent­s. Donc on ne comparera plus les garçons adolescent­s avec les filles adolescent­es.»

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Les adolescent­es prennent plus de temps à se remettre d’une commotion cérébrale que les garçons du même âge. - Archives

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