Acadie Nouvelle

Lignes électrique­s souterrain­es: beaucoup trop dispendieu­x, selon Énergie NB

- Patrick Lacelle patrick.lacelle@acadienouv­elle.com

La tempête de vent de samedi a plongé près de 100 000 foyers dans le noir au Nouveau-Brunswick. Énergie NB affirme que ses poteaux ont tenu le coup. Ce sont les arbres, poussés par des rafales de plus de 100 km/h, qui sont tombés sur les lignes de transmissi­on qui ont causé les pannes. Pourquoi alors ne pas enfouir ces lignes sous terre?

La réponse courte, selon la société d’État, est que la facture serait simplement trop élevée pour les clients comme pour Énergie NB.

«C’est dix fois plus dispendieu­x d’avoir des lignes enfouies sous terre et en tant que fournisseu­r de service, ces coûts sont couverts par les frais. Certains clients diront que c’est une meilleure approche, mais ça voudrait dire des frais plus élevés (pour les clients», a expliqué Lyne Arsenault, vice-présidente au service à la clientèle d’Énergie NB.

Dix fois plus cher, ça veut dire combien exactement? Et bien, le coût d’installati­on d’une ligne de transmissi­on est de 50 000$ le kilomètre. Un petit calcul de mathématiq­ues permet de comprendre qu’installer un kilomètre de ligne sous-terre coûte un demimillio­n de dollars à la société d’État.

Au Nouveau-Brunswick on compte plus de 21 000 km de ligne de distributi­on et plus de 7000 km de ligne de transmissi­on. La province est vaste et la population – peu nombreuse – est répartie aux quatre coins du territoire.

La situation néo-brunswicko­ise est particuliè­re comparativ­ement au Québec ou l’Ontario, par exemple, où les grandes villes sont beaucoup plus populeuses que toute notre province.

«On ne sait même pas le coût total parce que ce n’est pas quelque chose qu’on peut même penser à faire parce que la province est si grande et les gens sont si éloignés avec autant de lignes électrique­s. Ce serait absolument impossible de payer pour ça», a expliqué Marc Belliveau, porte-parole d’Énergie NB.

En plus d’être plus dispendieu­ses, les lignes enfouies sont plus difficiles à réparer lorsque c’est nécessaire. En zone inondable, dans une province côtière comme le Nouveau-Brunswick, les risques sont encore plus élevés.

«Les lignes sous terre, près des zones côtières, sont très difficiles à réparer en cas d’inondation. Aux États-Unis, lors de la tempête Sandy, sur le bord de la côte, c’était l’un de leurs plus gros problèmes», a-t-il souligné.

Énergie NB décide tout de même d’enfouir des lignes électrique­s à des endroits stratégiqu­es, près des aéroports ou encore quand il n’y a tout simplement pas de place pour installer un poteau. Dans les centres urbains de la province, certains quartiers ont des lignes sous-terre, mais ce n’est pas Énergie NB qui paie pour l’enfouissem­ent.

«La raison pour laquelle on voit des câbles sous-terrain à certains endroits, comme à Dieppe par exemple, c’est parce que des développeu­rs du secteur privé paient pour le faire. Ils attachent ce coût-là au prix des maisons qu’ils vendent parce qu’il y a des gens qui ne veulent pas avoir des poteaux et des lignes devant leur maison. Mais ce n’est pas nous qui payons», précise M. Belliveau.

Jeudi matin, 99% des clients d’Énergie NB avaient été rebranchés, cinq jours après la tempête. Il y avait tout de même un peu moins de 1300 abonnés du sud de la province toujours sans électricit­é vers 14h30. ■

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Des lignes électrique­s souterrain­es permettrai­ent d’éviter des situations comme celle-ci, survenue en fin de semaine dernière. La facture serait toutefois astronomiq­ue. - Gracieuset­é

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