GAUVIN VICE-PREMIER MINISTRE
Robert Gauvin a fait son entrée au cabinet par la grande porte, vendredi à Fredericton. Le député de ShippaganLamèque-Miscou sera le seul francophone et le seul représentant du Nord à la table, une responsabilité qu’il dit prendre au sérieux.
Ce nouveau venu en politique provinciale se retrouve aujourd’hui avec la lourde responsabilité de représenter les intérêts de la minorité francophone et des régions du nord du Nouveau-Brunswick au conseil des ministres.
Le comédien de carrière, élu pour la première fois le 24 septembre, hérite des postes de vicepremier ministre, de ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture et de ministre responsable de la Francophonie.
Cette ascension très rapide ne l’effraie pas, at-il confié peu après son assermentation, lors de sa première mêlée de presse à titre de membre du cabinet.
«Tant qu’à commencer, aussi bien commencer en haut de l’échelle», a-t-il dit à la blague à la meute de journalistes qui l’attendaient pour lui poser des questions.
«Non, mais je vois ça, moi... écoute, moi ma force ç’a toujours été d’être rassembleur. Durant les deux dernières semaines, avant le vote, l’équipe s’est vraiment resserrée. On va continuer à resserrer les liens, parce que même s’il y a des députés qui n’ont pas été nommés ministres, nous sommes une équipe de 22 et ça va continuer», a-t-il ajouté.
Robert Gauvin a ajouté qu’il est tout à fait conscient du fait qu’il porte les espoirs de la communauté francophone et que sa voix sera aussi en quelque sorte celle de la minorité de langue officielle lors des délibérations au conseil des ministres.
«Moi je vois mon rôle... c’est sûr que mon siège représente à peu près 33% de la population. Donc c’est une grosse responsabilité et on prend ça au sérieux.»
Il dit toutefois ne «pas du tout» sentir de pression face à cette responsabilité et face à l’attention dont il fait déjà l’objet au sein de la communauté francophone.
Les premières réactions de la communauté francophone à sa nomination ont d’ailleurs semblé positives, vendredi. Dans un communiqué de presse, la Société de l’Acadie du NouveauBrunswick l’a qualifiée de «geste lourd en symbolisme qui ne passe pas inaperçu.»
«MOI, JE VAIS ÊTRE À L’AVANT-SCÈNE»
Ce poste de vice-premier ministre dont il hérite n’a pas toujours été approché de la même manière par ses titulaires, du moins au cours des huit dernières années.
Lorsque David Alward était au pouvoir, Paul Robichaud en menait large et était visible aux quatre coins de la province. Pendant le règne de Brian Gallant, Stephen Horsman a été plus effacé.
Comment Robert Gauvin voit-il son rôle? Comment a-t-il l’intention de s’y prendre?
«Moi, je vais être à l’avant-scène. J’ai tout le temps cherché l’avant-scène, je veux être à l’avant-scène. J’ai rien demandé. Lorsque M. Higgs m’a appelé hier soir, j’étais très heureux parce que ça va me permettre d’être capable de passer le message.»
Ce message qu’il veut lancer, dit-il, c’est qu’il «faut ramener l’harmonie dans la province» et «qu’il faut travailler ensemble, qu’on ne peut plus se permettre de se battre entre nous». Il a l’intention d’en parler «partout dans la province, dans le Nord et dans le Sud».
Robert Gauvin ne sera pas le seul membre du cabinet à parler le français. Le nouveau ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy est à l’aise dans la langue de Molière.
Le seul autre député progressiste-conservateur bilingue, Glen Savoie, n’a pas été nommé ministre vendredi. Blaine Higgs a cependant précisé qu’il le nommera leader du gouvernement en chambre, notamment parce qu’il parle les deux langues officielles.
Les observateurs remarqueront d’ailleurs que la responsabilité des langues officielles n’a pas été déléguée à un ministre par Blaine Higgs.
Lorsqu’on lui a demandé de quoi il en revenait, en mêlée de presse, il a affirmé qu’il se chargera lui-même de ce dossier, comme le prévoit la Loi sur les langues officielles (au lieu de remettre ce dossier à l’un des collègues comme l’avait fait Brian Gallant). ■