Acadie Nouvelle

Les chênes de Vimy, puissants symboles de la résilience

- Morgan Lowrie

En avril 1917, un soldat canadien se tenant sur un champ de bataille ravagé par la guerre en France a cueilli un souvenir à envoyer à la maison: une poignée de glands provenant d’un chêne abattu sur la crête de Vimy.

Aujourd’hui, un siècle après la fin de la Première Guerre mondiale, des chênes provenant de ces glands ont commencé à pousser dans des parcs et des cénotaphes à travers le Canada. Et d’autres chênes de Vimy ont fait le voyage de retour en France, où ils vont croître dans un nouveau parc centenaire à côté du Monument commémorat­if du Canada à Vimy.

Le projet est rendu possible grâce au regretté lieutenant Leslie Miller, qui a rassemblé les glands du site dévasté de la bataille de 1917 et les a plantés sur sa ferme à Scarboroug­h, en Ontario.

Ils ont prospéré dans leur nouvel habitat, et 10 d’entre eux se trouvent toujours sur un terrain qui appartient aujourd’hui à l’Église baptiste chinoise de Scarboroug­h.

Ralph Coleman, vice-président du groupe à but non lucratif Legs des Chênes-De-Vimy, a dit croire que ces arbres représente­nt un puissant symbole des liens entre le Canada et la France et de la résilience des soldats.

«Il y a une telle symétrie», a-t-il déclaré à propos des chênes envoyés en France. «De la mort découle la vie et la régénérati­on, et la boucle se referme.»

«Il n’y avait plus de chênes sur la crête de Vimy, et maintenant les chênes qui ont grandi au Canada et qui descendent de la crête de Vimy renvoient leurs propres descendant­s», at-il souligné.

Le parc en France, inauguré vendredi en vue du centenaire de la fin de la guerre, comportera quatre anneaux concentriq­ues représenta­nt les quatre divisions canadienne­s qui se sont battues à Vimy.

Des sentiers ombragés offriront une vue directe sur le monument voisin.

Le parc de 1,6 hectare a été créé par la Fondation Vimy, un organisme de bienfaisan­ce qui sensibilis­e les Canadiens à la bataille décisive.

Selon M. Coleman, l’idée de rapatrier les arbres a émergé au milieu des années 2000, lorsque Monty McDonald, fondateur de Legs des Chênes-De-Vimy, s’est rendu sur le célèbre champ de bataille et a réalisé qu’aucun des chênes d’origine à Vimy n’avait survécu.

M. McDonald avait travaillé sur la ferme de M. Miller et le vétéran de Vimy était pour lui comme un grand-père.

En 2015, des boutures ont été prélevées sur les arbres d’origine à Scarboroug­h et greffées sur des racines dans une pépinière de Dundas, en Ontario, où elles ont commencé à pousser pour devenir de nouveaux arbres pouvant être transporté­s par avion à Vimy.

Le groupe espérait que le projet serait prêt pour le centenaire de la bataille en 2017, mais cela a échoué quand l’éclosion d’une maladie affectant les chênes a conduit le gouverneme­nt français à interdire les importatio­ns d’arbres.

Au lieu de cela, M. McDonald a rassemblé les glands des arbres d’origine et les a transporté­s en France par avion en 2016, où ils ont poussé dans une pépinière. ■

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Un marqueur de la place de Vimy est présenté dans un parc de Montréal. L’initiative s’inscrit dans un projet national qui verra la croissance de chênes dans un nouveau parc du Monument commémorat­if du Canada, à Vimy, en France. - La Presse canadienne: Graham Hughes

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