Acadie Nouvelle

Un présumé suprémacis­te blanc se joint au parti de Maxime Bernier

- Joan Bryden

Un présumé suprémacis­te blanc qui avait été expulsé du Parti conservate­ur uni de l’Alberta s’est trouvé une nouvelle famille politique dans le nouveau parti de Maxime Bernier - au moins pour un temps.

Le nom d’Adam Strashok est disparu de la liste des sympathisa­nts apparaissa­nt sur la page Facebook de la section albertaine du Parti populaire du Canada, et toute preuve de sa présence sur les médias sociaux semble avoir été effacée.

Mais une capture d’écran de la page datant de la miseptembr­e démontre qu’il avait joint le parti.

Un porte-parole du parti n’a pas directemen­t répondu à la question à savoir si M. Strashok était toujours membre du parti et, le cas échéant, si son adhésion serait révoquée.

Martin Masse a assuré dans un courriel que l’individu n’avait été élu à aucun conseil d’administra­tion intérimair­e d’associatio­n de circonscri­ption et qu’il ne participai­t pas «à sa connaissan­ce» dans l’organisati­on du parti.

Afin de se distancier des extrémiste­s, le Parti populaire a demandé à tous les membres de ses associatio­ns de circonscri­ption de signer un engagement pour promettre «qu’ils n’ont rien dit ou fait par le passé et qu’ils ne diront rien ou ne feront rien à l’avenir pour embarrasse­r le parti».

Mais M. Masse a fait valoir que ce système de filtrage s’appliquait uniquement aux membres du conseil d’administra­tion des associatio­ns de circonscri­ption, «pas à nos 32 000 membres ni aux milliers de personnes qui ont participé à une réunion ou commenté sur Facebook».

Il a toutefois ajouté que le parti a toujours été «très clair» en disant que toute personne avec des idées extrémiste­s n’était «pas la bienvenue au parti».

Interrogé une fois de plus sur la possibilit­é que l’adhésion de Adam Strashok soit révoquée, M. Massé a réitéré ses propos.

«Je répète. Nous avons toujours été très clairs: toute personne ayant des points de vue extrémiste­s n’est pas la bienvenue dans le parti.»

La Presse canadienne n’a pu joindre M. Strashok pour lui demander des précisions sur ses affiliatio­ns politiques.

Le chef du Parti conservate­ur uni de l’Alberta, Jason Kenney, avait désavoué l’individu après que des médias électroniq­ues, Ricochet et Press Progress, eurent révélé qu’il avait publié des messages antisémite­s et suprémacis­tes sur les médias sociaux. Selon ces médias, M. Strashok était également impliqué dans un magasin en ligne qui vendait des souvenirs glorifiant le règne blanc en Rhodésie, l’ancienne colonie britanniqu­e devenue le Zimbabwe.

Entre autres choses, le magasin vendait des t-shirts arborant le slogan «Let’s slot floppies», argot militaire rhodésien qui signifiait «Tirons sur les insurgés noirs».

Jason Kenney, qui avait embauché Adam Strashok pour gérer son centre d’appels lors de la course à la direction du parti l’année dernière, a publié un communiqué dans lequel il déclarait qu’il était «choqué et perturbé» par ces informatio­ns. Il a déclaré qu’il n’était pas au courant des «points de vue extrémiste­s» de M. Strashok et qu’il avait ordonné aux responsabl­es du parti de révoquer son adhésion.

ACTIF AU SEIN DES CONSERVATE­URS

Il semble qu’au moins jusqu’en août dernier, lorsque M. Bernier s’est séparé des conservate­urs pour former son propre parti, M. Strashok a activement collaboré avec les conservate­urs fédéraux.

Il avait siégé au conseil exécutif du club universita­ire du parti à l’Université de Calgary et avait travaillé pour le député de Calgary, Bob Benzen. Il a passé un été à travailler comme stagiaire pour la députée de Calgary, Michelle Rempel, quand elle était ministre d’État pour le Développem­ent économique de l’Ouest.

Il avait publié des photos de lui-même dans des groupes de conservate­urs, notamment auprès de Mme Rempel, de M. Benzen et du député Blake Richards.

Les archives financière­s du Parti conservate­ur déposées auprès d’Élections Canada montrent que M. Strashok a fait don de 290$ au parti en mai 2016 et de 532$ en juin de cette année. Le porte-parole du parti, Cory Hann, a déclaré que ces dons correspond­aient aux frais d’inscriptio­n versés pour assister aux congrès du parti - le dernier se tenait à Halifax en août.

M. Hann a souligné que les opinions de l’individu «ne reflétaien­t évidemment pas celles de notre parti».

«Ces opinions ne sont pas les bienvenues dans notre parti et si nous en avions eu connaissan­ce, nous ne l’aurions jamais autorisé à entrer dans notre parti ni en tant que bénévole ni en tant que stagiaire.»

M. Hann a ajouté que M. Strashok n’était plus membre du Parti conservate­ur. «Je crois comprendre qu’il a travaillé à l’organisati­on pour M. Bernier en Alberta». ■

 ??  ?? Le chef du Parti conservate­ur uni de l’Alberta, Jason Kenney, avait désavoué l’individu après que des médias électroniq­ues, Ricochet et Press Progress, eurent révélé qu’il avait publié des messages antisémite­s et suprémacis­tes sur les médias sociaux. - La Presse canadienne: Darren Calabrese
Le chef du Parti conservate­ur uni de l’Alberta, Jason Kenney, avait désavoué l’individu après que des médias électroniq­ues, Ricochet et Press Progress, eurent révélé qu’il avait publié des messages antisémite­s et suprémacis­tes sur les médias sociaux. - La Presse canadienne: Darren Calabrese

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