Travail sécuritaire NB: au tour des municipalités de sonner l’alarme
La hausse drastique du taux moyen de cotisation au régime d’indemnisation des travailleurs du Nouveau-Brunswick continue de soulever des préoccupations. Après les entreprises, c’est au tour des municipalités de la province de sonner l’alarme.
La semaine dernière, Travail sécuritaire NB a annoncé que le taux moyen de cotisation passera de 1,70$ par tranche de 100$ de salaires assurables à 2,92$, soit une hausse de 71,7%. Selon Travail sécuritaire NB, l’augmentation est attribuable à la hausse des coûts des réclamations depuis des changements législatifs apportés par le gouvernement provincial en 2015. Les coûts ont doublé depuis 2014 pour atteindre 400 millions $ en 2018.
L’Association des cités du NouveauBrunswick est particulièrement préoccupée par ces augmentations. Pour des villes comme Fredericton, Saint-Jean et Moncton, on parle d’une hausse soudaine d’environ 1 million $.
«Notre capacité à absorber ces augmentations d’une année à l’autre sera difficile sans qu’il y ait une incidence directe sur les activités municipales et les services aux citoyens», affirme Adam Lordon, maire de Miramichi et président de l’organisme.
Dans de plus petites municipalités, on parle tout de même d’une hausse de plusieurs milliers de dollars, ajoute Frédérick Dion, directeur général de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick.
«On parle de dizaine de milliers de dollars, tout dépendant de la taille de la municipalité. C’est énorme.»
Pour absorber ces coûts supplémentaires, certaines municipalités seront probablement obligées de procéder à une hausse de taxes, estime M. Dion.
L’Association des cités et l’Association francophone des municipalités demandent au nouveau gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs de modifier la loi.
«Nous exhortons notre nouveau gouvernement provincial à travailler avec Travail sécuritaire NB et les secteurs public et privé de la province pour s’attaquer de manière proactive à cette situation», peut-on lire dans un communiqué de presse publié par l’Association des cités du NB.
Au printemps 2017, un groupe de travail mis sur pied par le ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail a eu pour tâche de réexaminer le régime d’indemnisation des travailleurs de la province. Un rapport publié en juillet 2018 comptait 28 recommandations, dont des changements à la loi. Travail sécuritaire NB a accepté l’ensemble des recommandations.
Le premier ministre désigné, Blaine Higgs, a promis de s’attaquer à ce dossier prochainement, possiblement avant la pause du temps des Fêtes.
Plusieurs entreprises ont déjà critiqué la hausse. Tout en reconnaissant le rôle essentiel de Travail sécuritaire NB, le Conseil économique du N.-B. demande au gouvernement provincial de mettre en place un moratoire afin de permettre la mise en place de solutions et de consulter la communauté d’affaires. ■