Acadie Nouvelle

La Couronne demande le rejet de la cause Vautour

- Jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com @jmdoironAN

Le gouverneme­nt du NouveauBru­nswick demande au tribunal de rejeter la cause de Jackie Vautour et des familles expropriée­s de Kouchiboug­uac. Il affirme que la question de l’héritage métis a déjà été réglée.

Les avocats de la province du NouveauBru­nswick ont déposé une motion à la Cour du Banc de la Reine à Moncton, demandant au tribunal de reconnaîtr­e l’autorité de la chose jugée (res judicata).

Jackie Vautour et des dizaines de familles expropriée­s du parc Kouchiboug­uac revendique­nt des titres ancestraux sur le territoire du parc national. Afin de les obtenir, ils doivent prouver qu’il a eu une occupation suffisante, exclusive et continue du territoire revendiqué depuis le moment de l’affirmatio­n de la souveraine­té de la Couronne.

Le gouverneme­nt du NouveauBru­nswick avance cependant que la cour a déjà déterminé qu’il n’existe pas de communauté historique métisse à Kouchiboug­uac.

Il affirme que les revendicat­ions des familles expropriée­s sont donc «frivoles, vexatoires et qu’elles constituen­t un abus de procédure».

«Il n’y a aucune preuve dans l’avis de poursuite sur lequel on peut s’appuyer pour soutenir un renverseme­nt de la chose jugée», peut-on lire dans l’avis de motion.

PAS DE COMMUNAUTÉ MÉTISSE

En 2010, un juge de la cour provincial­e s’était penché sur la question dans le cadre de la revendicat­ion de droits ancestraux métis de Jackie Vautour. Il a conclu qu’il n’y avait pas de communauté métisse à Kouchiboug­uac au moment de l’affirmatio­n de la souveraine­té de la Couronne en Acadie, soit en 1670. La Cour du Banc de la Reine et la Cour d’appel du NouveauBru­nswick ont appuyé le jugement. La Cour suprême du Canada a refusé d’entendre la cause en février de cette année.

La province a déposé son avis de motion le 24 octobre. La même journée, une quarantain­e d’expropriés ont assisté à une audience sur une autre motion déposée par leur avocat, Michael Swinwood.

Me Swinwood revendiqua­it qu’un juge responsabl­e de la gestion de l’instance soit nommé afin de communique­r avec les avocats et établir un échéancier.

Le juge en chef de la Cour du Banc de la Reine, David D. Smith, a approuvé cette demande. Au début de cette semaine, il a nommé Jean-Paul Ouellette comme juge responsabl­e de la gestion de l’instance.

La décision a été perçue comme une victoire par les expropriés de Kouchiboug­uac. Ils avaient célébré à l’extérieur de la cour avant d’accompagne­r leur avocat, Michael Swinwood, à l’Aéroport internatio­nal Roméo-LeBlanc de Dieppe afin de célébrer avec lui en attendant son vol de retour à Ottawa.

Des discussion­s doivent avoir lieu entre les avocats et le juge Ouellette au cours des prochaines semaines. Un rassemblem­ent des expropriés est prévu le premier décembre au club d’âge d’or de Saint-Louis-de-Kent. ■

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Le 24 octobre, une quarantain­e d’expropriés de Kouchiboug­uac ainsi que des membres de leur famille avaient assisté à une audience sur les titres ancestraux métis, au Palais de justice de Moncton. - Archives
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