Le transport du pétrole par train rayé de la liste de surveillance du BST
Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a retiré de sa liste de surveillance le transport de liquides inflammables par train, ce qui inquiète plusieurs intervenants au NouveauBrunswick.
Pour la prochaine année, le BST priorise la gestion de la fatigue dans l’industrie des transports; la sécurité dans la pêche commerciale; le respect des signaux ferroviaires et l’élimination des sorties en bout de piste dans les aéroports canadiens. L’annonce du retrait du BST de la surveillance du transport du pétrole et autre liquide inflammable de sa liste, en raison des progrès réalisés, a pris au dépourvu Cyrille Simard, maire d’Edmundston et vice-président du Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale.
«Pour les membres du comité, c’est une surprise parce qu’on n’a pas été consulté dans cette décision. Au-delà de ça, il faut quand même nuancer certaines choses. Cette liste de surveillance change constamment. Ce que l’on retrouve sur cette liste, ce sont des enjeux importants qui sont abordés à court terme et qui sont souvent le résultat d’une situation exceptionnelle comme celle qui s’est produite à Lac-Mégantic ou un écrasement d’avion, par exemple.»
«Le fait d’enlever un secteur d’activités de la liste surveillance, ça ne pas dire que ce n’est plus un sujet d’intérêt pour le BST», a expliqué M. Simard.
Le Bureau poursuivra notamment sa surveillance des progrès réalisés dans le transport de liquide inflammable par voie ferrée par l’entremise d’enquêtes, de recommandations et d’activités de sensibilisation.
«On se souvient de la situation qui s’est produite à Lac-Mégantic. Il y a des mesures qui ont été prises pour améliorer la sécurité des wagons-citernes. Le processus de remplacement des wagons-citernes de type DOT 111 a été accéléré à la suite de la tragédie. Ils devront être remplacés d’ici la fin de l’année. En fait, ce que ça veut dire, c’est que le BST continue de faire son travail sur des éléments particuliers touchant au transport ferroviaire. Donc, l’objectif de comité n’a pas changé», a indiqué Cyrille Simard.
Des progrès, dit-il, ont été réalisés au niveau de l’information disponible sur les produits transportés par rail. On s’est aussi attaqué à la question de la sécurité aux passages à niveau. Un homme a été happé mortellement par un train à Moncton, en juillet 2016, lorsque son fauteuil roulant est resté coincé sur la voie ferrée aux abords de la rue Lutz, à Moncton.
«Il y a eu des changements à la réglementation touchant les traverses de rue. Un certain nombre de mesures ont été proposées par le comité. Un examen de la loi est toujours en cours», a précisé le vice-président.
FORMATION ADDITIONNELLE
Aussi, les intervenants de première ligne ont reçu de la formation additionnelle, ce qui leur permettra de travailler en plus étroite collaboration avec les employés d’un transporteur ferroviaire. Cela devrait améliorer la vitesse et la qualité des interventions. La mesure sera d’autant plus importante pour les entreprises qui transportent des matières premières sur leur propre réseau ferroviaire. Selon Cyrille Simard, il y a cependant des lacunes à combler en matière de transparence.
«Il y a un certain effort qui a été fait. Mais, je ne dirais pas que c’est un effort faramineux. Lorsque l’on parle de l’accès à l’information, ce qui a été fait est intéressant, mais je sais que dans beaucoup de municipalités, on en demande davantage. On en demande surtout plus au niveau de ce qui circule sur les voies ferrées, et de le savoir en temps réel.»
Les priorités du groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale devraient être présentées sous peu. Le groupe est censé se rencontrer d’ici la fin du mois.
«Le comité travaillera sur le nombre de traverses de rue et leurs conditions. Il y en a quand même un nombre substantiel dans nos communautés. Est-ce qu’elles sont nécessaires? Est-ce que ces infrastructures sont bien entretenues?», se demande le maire. ■