Acadie Nouvelle

Revoir Travail sécuritair­e NB

La Coalition des employeurs du Nouveau-Brunswick (voir la liste complète des signataire­s sur le web)

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Les citoyens du Nouveau-Brunswick ont l’habitude de payer un peu plus chaque année pour les marchandis­es et les services. C’est ce qu’on appelle l’inflation et c’est un effet naturel de la croissance de l’économie.

Que ressentiri­ez-vous, cependant, si le coût d’un service obligatoir­e pour vous était presque multiplié par trois dans un délai de trois ans? Quelle serait votre réaction si le prix de votre assurance automobile triplait sur trois ans? Quelles décisions difficiles auriez-vous à prendre si le coût de l’électricit­é triplait?

C’est là la situation à laquelle les entreprise­s du Nouveau-Brunswick font face avec l’annonce de Travail sécuritair­e Nouveau-Brunswick, l’an passé, que le tarif moyen pour les employeurs en 2019 passera de 1,70$ à 2,92$ pour chaque tranche de 100$ dans la paie. Le tarif moyen n’était encore que de 1,11$ il y a peu, en 2016 très exactement. Cette série successive d’augmentati­ons importante­s est nécessaire pour couvrir l’augmentati­on du coût des indemnités pour les accidentés du travail dans la province.

Travail sécuritair­e NB a déclaré, la semaine dernière, que les demandes d’indemnisat­ion avaient doublé et étaient passées d’un total de 199 millions $ en 2014 à un total prévu de 400 millions $ en 2018 et que le passif futur (c’est-à-dire les fonds nécessaire­s pour couvrir le coût des demandes à venir) avait également augmenté, pour atteindre 800 millions $.

Ces nouveaux montants n’ont rien à voir avec une quelconque augmentati­on du nombre d’accidents de travail. Ils sont essentiell­ement liés au fait que le système n’est plus maîtrisé. Les accidents de travail ne sont pas en augmentati­on. Les entreprise­s du Nouveau-Brunswick sont dans l’incapacité de réduire ces nouveaux frais.

Pour dire les choses simplement, des augmentati­ons d’une telle ampleur ne sont viables ni pour les employeurs qui financent le système ni pour les employés qui comptent sur ce système quand un accident arrive dans le lieu de travail.

Le système d’indemnisat­ion des accidentés du travail ne fonctionne plus au Nouveau-Brunswick et il faut immédiatem­ent s’en occuper. Si nous voulons un système stable qui continue de financer l’indemnisat­ion des accidents de travail, le remède nécessaire se situe à la fois au palier législatif et au palier administra­tif.

Un groupe de travail indépendan­t a été créé par le gouverneme­nt provincial précédent pour examiner le système d’indemnisat­ion des accidentés du travail et pour faire des recommanda­tions en vue de garantir la viabilité à long terme de ce système. Les représenta­nts des employeurs et des employés qui siégeaient à ce groupe de travail ont collaboré et adopté à l’unanimité 28 recommanda­tions. Ces recommanda­tions tracent une feuille de route que le gouverneme­nt peut suivre pour remettre d’aplomb le système d’indemnisat­ion des accidentés du travail.

Cette feuille de route comprend une série de changement­s législatif­s nécessaire­s pour remédier aux conséquenc­es imprévues de la loi adoptée en 2015, lorsque le gouverneme­nt provincial a modifié les règles régissant le Tribunal d’appel des accidents au travail. Depuis, ce tribunal a annulé ou négligé d’appliquer les politiques de Travail sécuritair­e NB et rendu l’organisme incapable de maîtriser le coût des prestation­s pour les demandes d’indemnisat­ion des travailleu­rs victimes d’un accident du travail.

Le groupe de travail recommande également qu’on apporte des changement­s à la façon dont Travail sécurité NB est administré afin de freiner l’augmentati­on des dépenses.

Le rapport du groupe de travail a été présenté au gouverneme­nt en juillet 2018, mais les demandes de mesures législativ­es émises à la fois par les employeurs et par les employés n’ont pas été entendues avant les élections provincial­es du 24 septembre. C’était le meilleur moment pour agir. À défaut, le meilleur moment pour agir est désormais le moment présent.

Heureuseme­nt, il semble que le premier ministre Blaine Higgs et son nouveau gouverneme­nt soient à l’écoute et souhaitent trouver la solution législativ­e dont le système a si rapidement besoin. Lors d’une conférence de presse peu de temps après l’annonce des tarifs de 2019, la semaine dernière, Blaine Higgs a déclaré qu’il était «très choqué» par l’ampleur de l’augmentati­on.

«Nous voulons assurer aux employés qu’ils auront la protection dont ils ont besoin et aux employeurs qu’ils pourront se permettre de poursuivre leurs activités», a-t-il précisé. C’est exactement ce dont nous parlons. Le nouveau premier ministre s’est engagé à adopter des changement­s, qui pourraient venir en deux étapes, en commençant par l’adoption d’un texte de loi avant Noël pour permettre une baisse des tarifs vers le milieu de l’année 2019.

Les organismes signataire­s du présent communiqué, qui représente­nt des milliers d’entreprise­s et des dizaines de milliers d’employés du Nouveau-Brunswick, perçoivent l’engagement de Blaine Higgs comme un encouragem­ent. Nous sommes unanimes pour féliciter le nouveau gouverneme­nt de sa volonté de prendre des décisions. Et nous sommes tout aussi unis pour lui demander de prendre au plus vite des mesures législativ­es.

Nous prions avec insistance les quatre partis politiques représenté­s à l’Assemblée législativ­e d’apporter leur appui aux recommanda­tions du groupe de travail et le gouverneme­nt conservate­ur de réaliser l’engagement qu’il a pris de passer rapidement à l’acte.

C’est la viabilité même du système d’indemnisat­ion des accidentés du travail au Nouveau-Brunswick qui est en jeu. L’ordonnance avec le traitement qui guérira ce système du mal dont il est atteint a été écrite. Il est temps maintenant de lui administre­r le traitement législatif qui fera en sorte que les employeurs et les employés disposeron­t tous d’un système stable auquel ils pourront se fier pendant de longues années. ■

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