HIGGS PRÉSENTE SES SOLUTIONS
Le Nouveau-Brunswick créera un service de transferts des patients afin d’améliorer les temps de réponse du système ambulancier et donner des emplois permanents à certains travailleurs paramédicaux unilingues.
Le nouveau système de transferts non urgents fait partie des solutions promises par le gouvernement de Blaine Higgs pour remédier aux lacunes du système ambulancier.
Les équipes qui répondent aux appels d’urgence continueront quant à elles à compter au moins un travailleur paramédical bilingue.
Les transferts non urgents de patients hospitalisés seront cependant effectués par des équipes francophones ou anglophones, selon la langue du patient.
«Je suis convaincu que les changements sur lesquels nous travaillons sauveront des vies», a déclaré le premier ministre, lundi, lors d’une annonce à Fredericton.
Le système de transferts «va laisser plus d’ambulances en poste dans les communautés pour répondre aux appels d’urgence», a-t-il dit.
DÉCISION CONTOVERSÉE
Le premier ministre Higgs a aussi répété son intention de mettre en oeuvre la décision controversée d’un arbitre en relation de travail qui pourrait aller à l’encontre de la Loi sur les langues officielles.
Pour ce faire, les progressistes-conservateurs ont l’intention de retirer d’ici 30 jours la demande de révision judiciaire de la décision de l’arbitre qui avait été déposée en cour par le précédent gouvernement libéral.
Selon la décision de l’arbitre John McEvoy, Ambulance NB devrait accorder des emplois à temps plein aux travailleurs paramédicaux avec le plus d’ancienneté, même si ces postes sont désignés bilingues et que les travailleurs sont unilingues.
«La province va consulter le Syndicat canadien de la fonction publique en vue de retirer la demande de révision judiciaire», a indiqué M. Higgs.
«La priorité du gouvernement est de faire en sorte que les Néo-Brunswickois reçoivent les soins d’urgences dont ils ont besoin au moment opportun. Nous croyons que cela peut être réalisé en respectant la Loi sur les langues officielles.»
Dans sa décision, l’arbitre McEvoy demande aussi à Ambulance NB de réviser à la baisse ses exigences linguistiques dans les régions où vivent peu de francophones.
Le chef de l’Alliance des gens, Kris Austin, espère que la mise en oeuvre de la décision McEvoy permettra de créer davantage de postes pour les travailleurs paramédicaux unilingues.
M. Austin était l’un des quatre dignitaires invités à prendre la parole lors de l’annonce de lundi avec le premier ministre Higgs, le ministre de la Santé, Ted Flemming, et le chef de la direction de Medavie, Bernard Lord.
Les représentants du Parti libéral et du Parti vert n’ont pas été invités à l’événement.
La SANB dénonce la place accordée au chef allianciste Kris Austin lors de la conférence de presse.
«Cette conférence soulève plusieurs questions quant à la place qu’occupera le chef de l’Alliance des gens au sein du gouvernement Higgs. Selon nos sources présentes à la conférence de presse, M. Austin aurait même réitéré que «we must not let unnecessary language requirements supercede common sense».
Lorsque M. Austin fait valoir de tels propos lors d’une conférence de presse, est-ce qu’il parle au nom de sa formation politique ou bien au nom du gouvernement?», s’interroge Robert Melanson.
24 UNITÉS DE TRANSFERTS
Services de santé Medavie, l’entreprise sans but lucratif qui gère Ambulance NB au nom du gouvernement provincial, a l’intention de créer 24 unités de transferts d’ici à la fin mars 2019.
L’initiative permettra d’offrir 40 postes permanents à des travailleurs paramédicaux unilingues qui occupaient jusqu’ici de façon temporaire des postes désignés bilingues dans les équipes d’urgences.
La précarité de ces travailleurs unilingues qui n’arrivent pas à obtenir de poste permanent en raison des obligations linguistiques d’Ambulance est l’une des principales critiques de leur syndicat.
Selon M. Lord, la création de ce service a été rendue possible par la croissance de 20% du nombre d’appels chez Ambulance NB en cinq ans.
«En raison de cette augmentation, nous pouvons créer un système dédié aux transferts. Ça va diminuer la pression sur le service d’urgence et ça va aider dans les régions rurales», a expliqué celui qui a aussi été premier ministre du Nouveau-Brunswick de 1999 à 2006.
UTILE AU RESTIGOUCHE
Le service de transferts non urgents devrait être particulièrement utile au Restigouche puisque la majorité des appels sur ce territoire sont des transferts contrairement à ailleurs dans la province.
«Ça va aussi aider les travailleurs paramédicaux dans le système parce que ça va améliorer leurs conditions de travail et ça va permettre le recrutement et la rétention de plus de professionnels», a indiqué M. Lord.
Des travailleurs paramédicaux qui songent à la retraite pourraient notamment décider de continuer à travailler au sein du service de transferts en raison de son rythme un peu moins effréné, a-t-il précisé.
Il a également assuré que Medavie allait continuer à respecter ses obligations linguistiques. Puisque les transferts entre hôpitaux ne sont pas aussi soudains que les appels d’urgence, les répartiteurs pourront envoyer une équipe de transferts qui parle la langue du patient sans avoir nécessairement besoin d’un travailleur paramédical bilingue dans chaque ambulance.
Selon le premier ministre Higgs, Medavie ne recevra pas un sou de plus pour mener à bien le nouveau service de transferts.