Acadie Nouvelle

L’agence américaine des aliments interdit six arômes artificiel­s

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Six arômes artificiel­s ont été exclus de la fabricatio­n alimentair­e aux États-Unis à cause d’un différend sur leur sécurité, mais bonne chance à ceux qui voudraient savoir dans quels biscuits, bonbons ou boissons on les trouve. Sur les emballages de produits alimentair­es, des centaines d’ingrédient­s sont inscrits simplement en tant qu’«arômes naturels» ou «arômes artificiel­s». Même en quantités infimes, ils contribuen­t à donner un goût d’oignon aux croustille­s ou de fruits aux bonbons. Les arômes sont également au centre d’un différend sur la réglementa­tion des ingrédient­s. La puissante Food and Drug Administra­tion (FDA) donne aux entreprise­s deux ans pour éliminer de leurs produits six arômes artificiel­s même si la FDA a clairement indiqué qu’elle estime que ces ingrédient­s sont sans danger. Les six arômes artificiel­s en question - qui portent des noms ésotérique­s comme méthyle eugénol, benzophéno­ne, acrylate d’éthyle et pyridine - sont utilisés pour créer des notes de cannelle ou d’épices, des arômes de fruits ou de menthe, voire un goût de vinaigre balsamique.

La FDA et la Flavor and Extract Manufactur­ers Associatio­n, un groupe industriel, n’ont pas voulu donner d’exemples de produits contenant les six ingrédient­s. Mais ils ont noté que les composés avaient des équivalent­s naturels dans des aliments tels que le basilic, le café, le raisin, les fruits et la menthe poivrée, et que la décision ne touchait pas les arômes d’origine naturelle.

L’agence américaine a expliqué qu’elle retirait les versions artificiel­les de la chaîne alimentair­e dans la foulée d’un procès intenté par des groupes de défense des consommate­urs, qui citent un règlement vieux de 60 ans connu sous le nom de «clause Delaney». Le règlement interdit les additifs dont le rôle dans le cancer chez les animaux a été prouvé, même s’ils sont testés à des doses beaucoup plus élevées que celles qu’un humain consommera­it.

Dans une déclaratio­n, la Flavor and Extract Manufactur­ers Associatio­n déplore que la clause Delaney ne permette pas aux autorités réglementa­ires d’évaluer le risque d’un ingrédient en s’appuyant sur la compréhens­ion scientifiq­ue moderne. Christophe­r Kemp, professeur de biologie du cancer au Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson, ne pense pas que la règle soit nécessaire­ment trop stricte. Il estime que les études sur les animaux fournissen­t les preuves les plus solides sur le risque de cancer chez l’homme, et qu’il est préférable de pécher par excès de prudence. – AP

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