L’Everest raconté par Gabriel Filippi
Un alpiniste de renom ayant conquis à deux reprises l’Everest sera de passage au Restigouche ce dimanche afin de partager son expérience, mais aussi pour amasser des fonds destinés à un jeune sherpa et ses quatre jeunes soeurs orphelines.
Cela fait maintenant 23 ans que Gabriel Filippi s’amuse à gravir les plus belles montagnes du globe. Jusqu’ici, il a effectué des expéditions dans une quarantaine de pays. Il est d’ailleurs le premier Québécois à avoir réussi l’ascension du Mont Everest par ses deux versants. L’exploit est de taille, ils ne sont que deux Canadiens à l’avoir réussi.
Ses aventures sont d’ailleurs relatées dans son roman Instinct de survie paru en 2016, roman qui fut d’ailleurs best-sellers au pays. Depuis ce temps, les montées se sont succédé et d’autres aventures sont survenues, dont une rencontre touchante avec un sherpa népalais nommé Sonam. C’est d’ailleurs cette rencontre qui a convaincu l’alpiniste de partir effectuer une tournée de conférence.
«Depuis la sortie du livre, j’ai eu beaucoup de demandes pour faire des conférences sur mes expériences, mais le temps me manquait. Cette fois, j’ai décidé de le prendre pour une bonne cause, celle de mon ami sherpa qui depuis quatre ans – donc depuis qu’il est âgé de 16 ans – survient aux besoins de ses soeurs n’ayant plus de parents. Cette tournée, c’est pour eux», indique-t-il, notant qu’il ne prend aucun cachet sur le prix des billets.
«C’est facile de s’attacher à eux. C’est un peuple qui n’a rien, mais qui, en même temps, a tout. Ils ont le bonheur, le sourire, l’entraide, la résilience… Ils ont l’essentiel et sont plus heureux que beaucoup d’entre nous», ajoute M. Filippi.
En tout, 20 conférences sont prévues au programme, dont à Atholville ce dimanche, son seul arrêt hors Québec. C’est une de ses connaissances de la région, Yves Goudreau, qui l’a invité à venir prendre la parole. Ce dernier est lui-même un amateur de trekking. Il est l’un des rares restigouchois à avoir effectué le trajet jusqu’au camp de base de l’Everest en 2014.
Lors de la rencontre, l’Everest et l’alpinisme ne seront qu’un prétexte pour engager la conversation avec le public.
«C’est une occasion de raconter différentes aventures que j’ai vécues de par le monde. Comment j’ai réussi à survivre, comment je me suis relevé de certaines situations difficiles, à me dépasser, même. Je ne fais pas la morale à personne, reste que souvent, les plus grandes montagnes à conquérir sont à l’intérieur de nous», dit le conférencier.
Parmi les aventures vécues par l’alpinisme, notons une attaque de la part de troupes talibanes et le tremblement de terre meurtrier de 2015.
«J’étais en expédition au camp de base (de l’Everest) et des gens sont décédés dans mes bras lors du sauvetage. Ce fut très troublant comme expérience», exprime-t-il.
La campagne de financement pour Sonam a cela d’intéressant que chaque personne qui assiste aux conférences court la chance de remporter un «trek» (randonnée) avec M. Filippi jusqu’au camp de base de l’Everest, ce qui inclut le vol MontréalKatmandu.
Les gens peuvent également participer à ce concours en visitant le site Gofundme de M. Filippi.
Le Québécois entreprendra une sixième ascension de l’Everest au printemps. ■