La relève se fait rare dans les foyers de soins spéciaux
La pénurie de main-d’oeuvre est présente au nord du Nouveau-Brunswick dans à peu près tous les secteurs d’activité. Et celui des foyers de soins spéciaux n’y fait pas exception.
Comme elle l’a fait à quelques reprises au cours des derniers mois afin de donner un coup de main à certains domaines précis – comme la vente au détail, le service à la clientèle et la construction –, la Chambre de commerce régionale de Campbellton organisera à la fin du mois un mini-salon de l’emploi destiné aux foyers de soins spéciaux.
Déjà, une quinzaine d’opérateurs se sont inscrits à l’événement.
«Il y a plusieurs foyers de soins spéciaux dans la région et pratiquement tous sont à la recherche de personnel. On s’est dit qu’on pouvait aider en organisant une activité de réseautage», explique Lili Pelletier de la CCRC.
Ce qui est le plus recherché, ce sont les préposés aux soins. Outre ceux-ci, on regarde également pour d’autres types d’employés, pour l’entretien, la cuisine, etc.
Keven Vienneau est bien placé pour parler des défis de recrutement dans ce secteur. Il est l’un des gestionnaires du groupe Lokia qui possède plusieurs foyers de soins spéciaux dans le nord du Nouveau-Brunswick, dont trois au Restigouche, plus précisément à Atholville, à Campbellton et à Dalhousie. À eux seuls, ces trois établissements hébergent environ 150 résidents (nivaux 2) et fournissent de l’emploi à une centaine de personnes. Il sera de la foire de l’emploi pour ce secteur.
«Depuis quelques mois, on est quand même relativement chanceux. On a pratiquement tout ce qu’il nous faut sous la main en matière de personnel, mais on a besoin de gens en banque. On ne se le cache pas, il y a beaucoup de roulement dans notre domaine et c’est un défi constant de remplacer ceux qui quittent», estime-t-il, ajoutant que son entreprise travaille également sur un projet d’expansion dans la région Chaleur, ce qui nécessitera une quarantaine de nouveaux employés.
Il confirme au passage que le problème de recrutement n’est pas unique au Restigouche.
«On vit cela pratiquement dans l’ensemble des foyers de soins spéciaux du nord, et même de la province. Il y a aussi une pénurie de personnel dans les foyers de soins réguliers, à la différence que la main-d’oeuvre recherchée par ce type d’établissement est plus qualifiée. Reste que c’est un défi pour nous tous de trouver du personnel de qualité pour s’occuper de nos gens plus âgés», explique-t-il.
Selon lui, le problème de recrutement est tel dans la région qu’il n’a d’autre choix que de regarder du côté de l’immigration.
«Notre priorité est l’embauche locale, c’est certain. Mais malgré notre volonté, c’est de plus en plus difficile de pourvoir aux besoins. On est rendu là, à devoir cogner à la porte de l’immigration. Et plus on attend pour faire ce virage, plus les besoins se feront pressants», dit-il.
Devenir préposé aux soins requiert par contre une formation. Celle-ci est d’ailleurs souvent défrayée par l’employeur, comme c’est le cas au groupe Lokia.
«Ça représente environ une journée par semaine pendant six mois. Et pendant ce temps, l’employé peut tout de même travailler à temps plein», explique-t-il.
Le mini-salon de l’emploi aura lieu le 30 novembre de 9h à 11h au Quality Inn de Campbellton. ■