LES PARAMÉDICAUX VEULENT UN RECLASSEMENT DE LEUR PROFESSION
Près de 98% des travailleurs paramédicaux sont en faveur d’un reclassement de leur profession, selon les résultats d’un sondage dont l’Acadie Nouvelle a obtenu copie.
Les travailleurs paramédicaux sont classés comme du personnel de service aux patients aux yeux de la loi provinciale et sont ainsi représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Le SCFP représente surtout des cols bleus comme des commis à l’entretien et des infirmières auxiliaires.
Or, le quotidien des travailleurs paramédicaux a bien changé au cours des années. Ils font plus que transporter des patients d’un point à un autre. Certains vont même jusqu’à pratiquer de petites chirurgies sur la route.
Un groupe de travailleurs paramédicaux a récemment lancé une campagne de lobbying. Cette campagne vise à convaincre le gouvernement provincial de reclasser leur profession. Ils veulent être reconnus comme des professionnels de la santé. Cela entraînerait de facto un changement de syndicat.
Les résultats d’un sondage en ligne commandé par ce comité de travailleurs paramédicaux et réalisé par la firme québécoise Simply Voting révèlent que 97,5% d’entre eux appuient les efforts du comité de reclassement.
Sur les 898 travailleurs paramédicaux invités à voter, 750 l’ont fait ou 83,5%.
Pour Joel Mattatal, porte-parole du comité de reclassement, ces résultats solidifient la légitimité du groupe. Alors que plus de 250 travailleurs paramédicaux avaient appuyé la campagne financièrement, aujourd’hui il croit pouvoir parler au nom de 731 de ses collègues.
«Nous avons commencé à parler au gouvernement. Nous avons rencontré ministres et députés. Dans ce contexte nous avons parlé en tant que comité auquel 263 travailleurs paramédicaux ont contribué. Maintenant on peut dire qu’on parle au nom de la vaste majorité des travailleurs paramédicaux», a indiqué à l’Acadie Nouvelle le travailleur paramédical en soins avancés.
Selon ce comité, le SCFP a déjà bien représenté les travailleurs paramédicaux. Leur travail a cependant beaucoup évolué. Ils réclament donc un meilleur salaire pour aider au recrutement et d’être considérés comme des professionnels de la santé. Ils veulent donc changer de syndicat.
«Le Syndicat du Nouveau-Brunswick représente tous les autres professionnels de la santé de la province. Il représente les physiothérapeutes, les diététistes et les thérapeutes respiratoires… des professionnels de la santé. Si nous sommes reclassés, nous irons dans ce syndicat. L’entente serait toujours à être négociée, mais la convention collective de ce syndicat convient plus au professionnel de la santé. Par exemple, je paie de mes poches une assurance responsabilité médicale parce que mon syndicat ne couvre pas ce genre de chose», a-til expliqué.
La section locale 4848 du SCFP n’appuie pas le projet de reclassement et de changement d’unité syndicale lancé par ses membres. Le président de la section, Gregory McConaghy, remet en doute les résultats du sondage.
«Je doute sérieusement de la légitimité du récent sondage de reclassement mené par certains membres, car ils n’ont pas fourni d’informations précises aux membres sur ce dont ils votaient. Ils n’ont pas non plus expliqué aux travailleurs les véritables conséquences de leur proposition: un tel changement pourrait leur coûter des avantages qu’ils ont actuellement avec l’employeur. Leur plan, malheureusement, n’est rien de plus qu’un mirage et nous éloigne de notre objectif principal, qui est d’améliorer les conditions de travail et les salaires des travailleurs paramédicaux et des répartiteurs», a avancé M. McConaghy par courriel.
Le SCFP réclame effectivement une augmentation salariale de 23% pour les travailleurs paramédicaux au N.-B. ■