Acadie Nouvelle

Santé mentale: «Il y a un manque dans nos écoles»

- David.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Bien que les questions de santé mentale sont mieux comprises aujourd’hui qu’auparavant, il n’est pas toujours évident de savoir où chercher de l’aide, surtout lorsqu’on est adolescent. La Fédération des jeunes francophon­es du Nouveau-Brunswick mène des démarches pour mieux outiller les écoles de la province à cet égard.

La santé mentale a été l’un des sujets abordés ce week-end au Centre scolaire communauta­ire La Fontaine de Néguac au colloque Équinoxe, un rassemblem­ent jeunesse organisé par la FJFNB. Des jeunes provenant de 22 écoles secondaire­s francophon­es de la province étaient représenté­es.

Selon la Commission de la santé mentale du Canada, environ 1,2 million d’enfants et de jeunes sont touché par la maladie mentale. Moins 20% d’eux recevront un traitement approprié.

Pire encore, les jeunes qui reçoivent des services pour soigner leurs problèmes de santé mentale durant l’enfance et l’adolescenc­e, et qui continuent d’en avoir besoin par la suite, ne sont souvent pas bien encadrés pour faire leur entrée dans le système de santé mentale pour adultes.

«Premièreme­nt, nos membres nous ont demandé d’avoir un volet à ce sujet. En ce qui concerne la santé mentale, on voit qu’il y a un manque dans nos écoles. C’est une problémati­que et on essaie tous de faire de notre mieux pour y répondre», explique Émile Couturier, président de la FJFNB.

En 2017, le gouverneme­nt provincial a investi 8,8 millions $ afin d’améliorer les services de santé mentale dans les écoles. L’argent devait permettre l’embauche de plus de 100 employés de première ligne. L’annonce a été faite lorsqu’il s’est avéré que les écoles du NouveauBru­nswick connaissen­t une pénurie en profession­nels de la santé mentale.

Malgré tout, de façon générale, les troubles de santé mentale commencent à sortir de l’ombre, reconnaît le jeune homme de 18 ans.

«Je dirais qu’on en parle de plus en plus. C’est nouveau pour beaucoup de gens. Ici, nous essayons de voir quelles sont les meilleures stratégies pour en parler. Certaines choses marchent mieux que d’autres, alors on veut voir comment s’appuyer sur cette expérience pour élaborer une stratégie de communicat­ion qui fonctionne et qui aura un impact sur les jeunes.»

Depuis quelques années, de nombreux cas de cyberintim­idation graves ont fait les manchettes un peu partout dans le monde. À la FJFNB, on rappelle cependant que les appareils mobiles et les réseaux sociaux demeurent un outil comme n’importe quel autre.

«La technologi­e est un outil. On essaie de véhiculer ce message parce qu’on voit souvent des choses négatives. C’est vrai, ces appareils peuvent facilement être utilisés pour faire de la cyberintim­idation, mais il n’existe pas vraiment de stratégie pour la contrer. Il faut aussi savoir qu’il y a plusieurs réseaux de soutien qui se forment en ligne. Lorsque ça va mal, on peut communique­r avec les autres instantané­ment.»

ROBOTS ET RÉALITÉ VIRTUELLE

La FJFNB a aussi consacré une partie des activités du week-end à la technologi­e et la robotique.

«C’est difficile pour le système scolaire d’évoluer au même rythme que la technologi­e. Ça peut être frustrant pour les élèves des fois parce qu’on sait très bien que ces technologi­es seront utilisées sur le marché du travail. Par exemple, pour plusieurs, moi y compris, c’était leur première vraie expérience avec la réalité virtuelle. Tous les jeunes s’entendaien­t pour dire que c’est ça le futur!»

Certains participan­ts ont pu en apprendre davantage sur la programmat­ion, le codage et l’impression 3D. Ils ont mis leurs connaissan­ces en applicatio­n en organisant une bataille de robots.

«Ça paraît anodin, mais ils ont appris à faire de la programmat­ion. Toutes les équipes ont utilisé différente­s techniques pour fabriquer leurs manettes. Il y a un gars qui en a fait une en utilisant des pinces et du papier aluminium. Ç’a nous laissé de la place à la créativité avec des outils du 21e siècle.»

SÉCURITÉ LINGUISTIQ­UE

Plusieurs autres sujets ont été abordés. Dimanche, un «café citoyen» avait pour objectif de permettre aux quelque 80 participan­ts de parler de leurs réalités linguistiq­ues et identitair­es respective­s.

Alors qu’il est facile de tenir le français pour acquis dans certaines régions, comme le nord du Nouveau-Brunswick, ailleurs, des francophon­es mènent des luttes constantes pour préserver leur langue maternelle.

Émile Couturier connaît bien cette réalité. Il a grandi à Fredericto­n.

«La sécurité linguistiq­ue est importante pour que les gens soient à l’aise et fiers de leur langue. Des fois, ce n’est pas toujours évident en milieu minoritair­e. Il y a des gens qui sont prêts à te montrer du doigt. Tu sors du lot et ça peut être gênant. Des gens disent qu’on coûte cher et qu’on vole des jobs.»

La FJFNB s’est associée à son équivalent fédéral, la Fédération de la jeunesse canadienne­française, qui a lancé une stratégie nationale pour la sécurité linguistiq­ue.

«C’est un enjeu spécifique au NouveauBru­nswick, surtout avec tout ce qui se passe dans l’actualité.» ■

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