Gilets jaunes: Édouard Philippe rencontre ses rivaux
Le premier ministre français Édouard Philippe a rencontré lundi ses rivaux politiques dans le but de calmer la colère des manifestants après avoir essuyé de nombreuses critiques à la suite de violentes manifestations antigouvernementales qui ont secoué Paris.
Plus de 130 personnes ont été blessées et 412 ont été arrêtées samedi dans la capitale française lors de la pire émeute que le pays ait connue depuis une génération. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, en fermant des dizaines de rues et de stations de métro pour contenir les émeutes.
Dimanche, certaines des rues touristiques les plus populaires de Paris étaient jonchées de voitures incendiées et de verre brisé provenant de magasins pillés et le monument de l’Arc de triomphe était marqué de graffitis.
Des manifestations antigouvernementales ont eu lieu lundi, alors que des ambulanciers sont descendus dans les rues près de l’Assemblée nationale à Paris pour se plaindre de modifications de leurs conditions de travail. Les manifestants ont incendié des pneus et paralysé un pont qui mène à l’Assemblée nationale. Des policiers antiémeute leur ont bloqué le chemin sous la pluie pour les empêcher de trop s’en approcher.
Le président français Emmanuel Macron, qui vient de rentrer du sommet du Groupe des 20 en Argentine, a organisé une réunion d’urgence sur la sécurité dimanche et le gouvernement n’a pas exclu la possibilité d’imposer l’état d’urgence. Son bureau a confirmé lundi l’annulation du voyage de deux jours qu’il devait effectuer en Serbie cette semaine.
C’était le troisième week-end consécutif d’affrontements à Paris menés par des manifestants portant des gilets jaunes distinctifs. Les manifestations ont commencé le mois dernier avec le mécontentement des automobilistes face à la hausse de la taxe sur l’essence et se sont développées pour englober toute une gamme de plaintes selon lesquelles le gouvernement Macron ne se préoccupe pas des problèmes des citoyens.
D’autres manifestations en France sur le même sujet samedi sont restées pacifiques.
MM. Philippe et Macron ont été critiqués pour leur gestion de la crise. Après sa rencontre avec le premier ministre, le dirigeant socialiste Olivier Faure a exhorté M. Philippe à abandonner les hausses d’impôts et à rétablir un impôt sur la fortune réduit par le gouvernement centriste.
Laurent Wauquiez, président du parti de centre droit Les Républicains, a exhorté M. Macron à organiser un référendum pour mettre fin à la crise, sans toutefois en préciser le sujet.
Le mouvement des gilets jaunes rassemble des personnalités de tous les partis politiques qui se plaignent des inégalités économiques et du déclin du pouvoir d’achat.
Depuis le lancement du mouvement le 17 et des novembre, centaines trois d’autres personnes blessées ont lors été tuées d’affrontements ou d’accidents résultant des manifestations. Au cours des trois dernières semaines, les manifestants ont dressé des barrages routiers à travers le pays et leur mouvement a suscité un large soutien de la part du public.
M. Philippe tentera de désamorcer les tensions cette semaine avant d’autres manifestations possibles ce week-end, s’adressant aux représentants des gilets jaunes mardi. Les membres de l’Assemblée nationale auront également des entretiens sur la crise sociale plus tard cette semaine. ■