Acadie Nouvelle

Examen d’entrée des infirmière­s: Santé Canada se donne quatre mois

- Simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Santé Canada promet de se pencher sur le controvers­é examen d’admission à la profession des infirmière­s.

Depuis son instaurati­on en 2015, l’examen américain NCLEX-RN cause bien des maux de tête à celles et à ceux qui sont formés en sciences infirmière­s et qui ont la mauvaise idée de passer l’ultime test en français.

Épreuve finale pour obtenir l’autorisati­on d’exercer la profession d’infirmière au Canada, exception faite du Québec, ce test fait l’objet de nombreuses critiques pour ses lacunes au niveau de la traduction, mais aussi en raison du manque de ressources disponible­s en français pour s’y préparer.

Il y a trois ans, le Conseil canadien des organismes de réglementa­tion de la profession infirmière (CCORPI) parlait alors d’un taux de réussite de plus de 82% à l’échelle canadienne contre 30% chez les francophon­es.

Le Comité permanent sur les langues officielle­s a récemment rendu public un rapport appelant Santé Canada à passer à l’action. Au printemps 2017, ce même comité avait vu défiler devant lui nombre d’intervenan­ts à la fois des milieux infirmiers et des institutio­ns postsecond­aires du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario.

Les députés du comité demandent, entre autres, que le ministère de la santé «s’engage à trouver, avec ses homologues provinciau­x et territoria­ux, des solutions à l’offre active des services de santé dans les deux langues officielle­s» et rappelle aussi aux ordres profession­nels du milieu de la santé «les besoins des communauté­s de langue officielle en situation minoritair­e en termes d’accès à des profession­nels de la santé qui puissent s’exprimer en français».

Les membres du comité souhaitent également que Santé Canada octroie au Consortium national de santé en français les fonds nécessaire­s afin qu’il puisse développer les outils nécessaire­s pour améliorer le taux de réussite des candidats francophon­es.

120 JOURS OUVRABLES

Fortement interpellé, Santé Canada répond par la voix de sa porte-parole Maryse Durette, qui affirme que «le ministère prendra le temps d’étudier les recommanda­tions du rapport, de consulter les groupes concernés et présentera une réponse globale au Comité dans les délais prescrits».

Après le dépôt d’un rapport de comité, le gouverneme­nt a 120 jours ouvrables pour soumettre sa réponse officielle. Cela serait donc surprenant que la cohorte de cette année ait de nouveaux outils adéquats.

De son côté, l’Associatio­n des collèges et université­s de la francophon­ie canadienne se dit favorable au rapport, expliquant qu’avec plus de fonds, la production de matériel spécialeme­nt conçu pour la réussite de l’examen peut se faire assez rapidement.

L’éducation et la santé étant de compétence provincial­e, Santé Canada devra sans aucun doute s’asseoir avec les provinces.

Lors de la campagne électorale, le nouveau premier ministre, Blaine Higgs, s’est engagé à «éliminer les obstacles à l’accréditat­ion des infirmiers et infirmière­s du Nouveau-Brunswick, notamment en assurant une procédure d’examen équitable et profession­nelle pour tous les étudiants en sciences infirmière­s». ■

Avec des extraits de Francopres­se

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Depuis son instaurati­on en 2015, l’examen américain NCLEX-RN cause bien des maux de tête à celles et à ceux qui ont la mauvaise idée de passer l’ultime test en français - Archives
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