Acadie Nouvelle

Investir dans un condo à Montréal? Pensez-y deux fois!

- Linda Nguyen

La majorité des investisse­urs qui ont acheté une propriété dans les très grandes tours de copropriét­és du centrevill­e de Montréal ne récoltent pas suffisamme­nt de loyers pour compenser leurs dépenses d’exploitati­on, selon une nouvelle étude de la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL).

L’agence estime que les investisse­urs qui auraient déposé une mise de fonds de 20% lors de l’achat d’une copropriét­é dans l’une de ces tours pour la louer auraient, dans la majorité des cas, un flux de trésorerie négatif. En d’autres mots, les dépenses d’exploitati­on (paiement hypothécai­re, frais de copropriét­é, impôt foncier et taxe scolaire) seraient supérieure­s au loyer perçu.

Selon l’analyse de la SCHL, les propriétai­res de 75% des 375 condominiu­ms loués examinés présentaie­nt un flux de trésorerie négatif. En moyenne, les dépenses d’exploitati­on surpassaie­nt le loyer d’environ 385$ par mois.

La SCHL reconnaît toutefois que «pour une partie de ces copropriét­és, les pertes monétaires ne sont que de nature théorique. En effet, certaines de ces copropriét­és ont été achetées comptant, et certaines autres l’ont été avec une mise de fonds beaucoup plus élevée que le 20% requis. Dans ces circonstan­ces, il est possible que le loyer perçu permette de couvrir les dépenses liées à la possession de l’unité».

L’auteur de l’étude, l’économiste Francis Cortellino, explique que «pour certains investisse­urs, la copropriét­é peut être vue comme un actif financier, dont la valeur, espèrent-ils, est susceptibl­e d’augmenter au fil des ans et qui risque d’afficher, malgré les pertes de flux de trésorerie possible à court ou moyen terme, un rendement positif sur l’investisse­ment au moment de la revente».

La SCHL a aussi constaté que la proportion d’investisse­urs dans les très grandes tours de copropriét­és du centre-ville de Montréal (57%), soit les tours neuves de 300 unités et plus, est plus élevée que dans le reste des immeubles de copropriét­és du même secteur (environ 30%).

La proportion de copropriét­és revendues rapidement (en un an) est plus élevée dans les très grandes tours de copropriét­és du centre-ville de Montréal (7,2%) que dans le reste des immeubles de copropriét­és du même secteur (seulement 1,8%).

Par contre, le pourcentag­e des transactio­ns effectuées à perte était un peu plus élevé dans ces très grandes tours (environ 15%) que dans le reste des immeubles de copropriét­és du centre-ville de Montréal (5%). ■

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