Acadie Nouvelle

La moitié des population­s de saumon quinnat serait en voie de disparitio­n

La moitié des population­s de saumon quinnat, aussi appelé saumon du Pacifique ou saumon chinook, sont en voie de disparitio­n et la plupart des autres sont en déclin, selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

-

D’après ce qu’a révélé le comité la semaine dernière, huit des 16 population­s de saumon quinnat étudiées (sur un total de 28) sont considérée­s en voie de disparitio­n, alors que quatre autres sont menacées et qu’une est qualifiée de préoccupan­te.

Une seule des 16 population­s de saumon quinnat, celle de la rivière Thompson en Colombie-Britanniqu­e, est jugée stable. L’état des deux dernières population­s présentes au Canada demeure inconnu.

L’épithète «en voie de disparitio­n» représente le niveau de menace le plus sérieux selon les critères du comité. Une étape qui laisse entendre que la population est sur le point d’être anéantie.

«Dans certaines population­s, on présume qu’il reste moins de 200 poissons», rapporte John Neilson, membre du comité.

«À ce niveau, on s’inquiétera­it pour ces cheptels. C’est pourquoi on sonne l’alerte.»

Le saumon quinnat est à la fois une source de pêcherie importante en ColombieBr­itannique et un animal au coeur de la vie et de la culture des peuples autochtone­s. John Neilson affirme que la nouvelle évaluation est la plus complète jamais réalisée par le comité sur ce poisson.

«En considéran­t d’autres études et les connaissan­ces générales sur la situation du saumon en Colombie-Britanniqu­e, il y a beaucoup d’inquiétude, renchérit l’expert. Ce sont les population­s qui ont le plus besoin d’attention.»

Les scientifiq­ues pensent que le principal problème se trouve dans la partie de la vie des saumons passée dans l’océan.

Certains croient que le nombre croissant de phoques et d’otaries, qui se nourrissen­t de poisson, cause ces déclins. D’autres pensent que le réchauffem­ent et l’acidificat­ion de l’océan commencent à affecter la chaîne alimentair­e dont dépend le saumon.

«C’est une histoire complexe», reconnaît John Neilson.

Celui-ci estime qu’il est temps que le gouverneme­nt fédéral utilise son pouvoir pour protéger le poisson et son habitat. Le comité plaide d’ailleurs pour une interventi­on rapide.

La Loi sur les espèces en péril permet à Ottawa d’émettre des ordonnance­s de protection d’urgence pour contrôler les interventi­ons humaines dans les habitats normalemen­t régis par les provinces.

Le fédéral a déjà utilisé ce pouvoir à deux reprises pour protéger la rainette faux-grillon de l’ouest et le tétras des armoises.

La ministre fédérale de l’Environnem­ent, Catherine McKenna, a dit ne pas avoir encore vu le rapport du comité, mais qu’elle y donnerait suite.

«Nous comprenons qu’il est extrêmemen­t important de protéger et de conserver notre faune indigène. Nous devons remplir nos obligation­s en vertu de la Loi sur les espèces en péril», a-t-elle commenté.

Mme McKenna a souligné que certaines mesures ont déjà été prises pour protéger et rétablir les cheptels de saumon quinnat.

Par ailleurs, le comité a publié les évaluation­s de deux autres espèces.

Il recommande qu’aucune modificati­on ne soit appliquée aux ours polaires, désormais considérés comme une espèce préoccupan­te.

Le comité a également examiné le frêne noir, un arbre urbain commun dans les parcs municipaux de Toronto, Montréal et Ottawa. Il a constaté qu’au cours des 20 dernières années, une espèce envahissan­te de coléoptère­s appelée agrile du frêne a causé la mort d’environ deux milliards de frênes dans la région des Grands Lacs.

Le frêne noir est considéré comme une «espèce menacée». – La Presse canadienne ■

Newspapers in French

Newspapers from Canada