Acadie Nouvelle

Brexit: rejeter l’entente entraînera­it le pays en «terrain inconnu»

- Sylvia Hui

Alors que le Parlement britanniqu­e s’apprête à se prononcer sur l’entente concernant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), la première ministre Teresa May a prévenu les élus, dimanche, qu’ils pourraient entraîner le pays en terrain inconnu s’ils rejetaient l’accord.

Mme May se bat pour sauver l’impopulair­e entente sur le Brexit et son poste en prévision du vote qui aura lieu mardi. Les observateu­rs s’attendent à ce que les députés votent contre l’accord négocié par la première ministre avec Bruxelles.

Le bureau de Teresa May a assuré que le vote aurait lieu comme prévu, et ce, en dépit des rumeurs selon lesquelles le gouverneme­nt songeait à le reporter. Un rejet de l’accord pourrait forcer le Royaume-Uni à quitter l’UE le 29 mars sans entente, une situation qui pourrait plonger l’économie du pays dans le chaos.

Le gouverneme­nt May ne détient pas la majorité à la Chambre des communes et les partis de l’opposition, tout comme plusieurs des collègues conservate­urs de Mme May, ont déjà annoncé qu’ils n’appuieraie­nt pas l’accord conclu entre la première ministre et les dirigeants de l’UE le mois dernier.

Les élus pro-Brexit soutiennen­t que l’entente maintient trop de liens entre le Royaume-Uni et l’UE alors que les élus pro-UE estiment qu’elle érige des barrières entre leur pays et ses plus importants partenaire­s commerciau­x et qu’elle ne définit pas assez précisémen­t les futures relations entre les Britanniqu­es et le bloc de 27 nations.

Le point le plus litigieux est une dispositio­n de l’accord visant à garantir que la frontière entre l’Irlande, qui est membre de l’UE, et l’Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni, demeurera ouverte.

La mesure temporaire obligerait le Royaume-Uni à respecter les règles de l’UE en matière de douane et resterait en vigueur jusqu’à ce qu’elle soit supplantée par de nouveaux accords commerciau­x.

Les détracteur­s de l’entente craignent toutefois que cette dispositio­n lie indéfinime­nt le Royaume-Uni à l’UE, l’empêchant de conclure de nouveaux accords commerciau­x internatio­naux.

Il est difficile de prédire ce qui arrivera si les élus britanniqu­es rejettent l’entente négociée par Teresa May.

Mme May pourrait retourner à Bruxelles pour réclamer des changement­s et soumettre l’entente modifiée à un nouveau vote au sein du Parlement. Les dirigeants de l’UE ont toutefois insisté sur le fait que l’accord était final et ne pouvait être renégocié.

Les conservate­urs en faveur du Brexit pourraient aussi profiter de l’occasion pour tenir un vote de confiance afin de chasser Teresa May du pouvoir.

Certains ont aussi avancé qu’un second référendum sur le Brexit pourrait être organisé, mais le gouverneme­nt britanniqu­e est fermement opposé à cette possibilit­é. ■

 ??  ?? – Archives
– Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada