Acadie Nouvelle

«NOUS N’ÉTIONS PAS RESPONSABL­ES DU BUDGET»

JEUX DE LA FRANCOPHON­IE 2021

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Les membres du comité organisate­ur des Jeux de la Francophon­ie 2021, affirment ne pas être responsabl­es d’avoir établi un budget largement sous-évalué dans le dossier de candidatur­e de Moncton-Dieppe.

Au moment de soumettre sa candidatur­e, en 2015, le Nouveau-Brunswick annonçait des coûts maîtrisés et un budget de 17 millions $. Trois ans plus tard, le comité organisate­ur présente une facture de 130 millions $, presque huit fois supérieure aux prévisions initiales.

Les municipali­tés de Moncton et Dieppe refusent d’engager des fonds supplément­aires et le gouverneme­nt Higgs a fait savoir que la province ne peut simplement pas se permettre de telles dépenses. Face au tollé suscité par l’escalade des coûts, le comité organisate­ur a décidé de répondre aux questions des journalist­es lors d’une conférence de presse, lundi soir.

En 2015, Éric Mathieu Doucet, président du comité organisate­ur, et Éric Larocque, directeur général, participai­ent à titre de bénévoles au comité de candidatur­e, composé essentiell­ement de fonctionna­ires provinciau­x.

Le rôle des bénévoles, explique Éric Mathieu Doucet, n’était pas d’évaluer les coûts et il se limitait à consulter les municipali­tés ainsi que les associatio­ns sportives de la région. Il renvoie la balle du côté du gouverneme­nt Gallant.

«Nous n’étions pas responsabl­es du budget, je ne voudrais pas parler au nom du comité de candidatur­e, c’était le comité de candidatur­e du gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick», déclare-t-il.

Formé en avril 2017, un an après que la candidatur­e de Moncton-Dieppe ait été retenue, le comité organisate­ur a été chargé d’élaborer un plan d’affaires. C’est alors que les municipali­tés, le CCNB et l’Université de Moncton ont soumis leur liste de voeux et que plusieurs experts dans l’organisati­on d’événements sportifs internatio­naux ont été consultés.

«Une fois que le plan d’affaires était en action, on a commencé à voir les chiffres réels, précise Éric Mathieu Doucet. C’est une fois qu’on avait accepté le mandat qu’on s’est rendu compte de l’ampleur de ce que c’est d’organiser des jeux internatio­naux.»

Le plan d’affaires de 130 millions $ présenté en mars 2018, comprenait 84 millions en opérations. Cela inclut notamment 10 millions $ pour la sécurité.

À cela s’ajoute un budget de 36 millions $ destiné aux infrastruc­tures. De cette somme, 18 millions $ sont qualifiés d’«investisse­ments essentiels», qui comprennen­t la création de deux nouveaux terrains de soccer à Moncton et à Dieppe, ainsi qu’une mise à niveau des terrains de tennis du parc du Centenaire et de la piste d’athlétisme sur le campus de l’Université de Moncton.

Le niveau de complexité dépasse celui de la plupart des événements sportifs et requiert des ressources financière­s importante­s, plaide le président du comité.

«Ce sont huit compétitio­ns sportives et cinq compétitio­ns culturelle­s qui se déroulent en même temps, avec 24 sites à travers la région. Chaque site a besoin de services médicaux, des repas, de sécurité, d’accréditat­ions... C’est une vraiment une opération d’envergure.»

À la question de savoir si les bailleurs de fonds ont été avisés de dépassemen­ts de coûts avant 2018, il confirme que des discussion­s ont eu lieu avec les partenaire­s «avant le dépôt du plan d’affaires».

DES ÉCONOMIES POSSIBLES

Un expert indépendan­t embauché par Ottawa a ensuite évalué le plan soumis par le comité. Son rapport a été remis aux gouverneme­nts fédéral et provincial au mois de septembre, une semaine avant les élections néo-brunswicko­ises.

«De ce qu’on a entendu, le consultant a proposé certaines options pour réduire le budget», indique M. Doucet.

Les membres du comité organisate­ur affirment ne pas avoir eu accès à cette étude, on ignore donc pour le moment quelles modificati­ons ont été suggérées. «Je pense qu’il y a moyen de réduire, il y a certains investisse­ments en infrastruc­ture qui pourraient tomber», avance le président.

«Depuis mi-septembre, nous attendons un retour des gouverneme­nts pour commencer les négociatio­ns.»

La situation politique provincial­e au lendemain des élections a retardé le processus. Pour le moment, les discussion­s ont lieu entre Ottawa et Fredericto­n.

«Nous ne sommes pas à cette table, ce sera à eux de décider de l’ampleur des Jeux qu’ils veulent organiser», souligne Éric Mathieu Doucet. «Il revient aux gouverneme­nts de prendre les décisions et de dire quelles sont les règles du jeu. Nous allons nous adapter.»

Les organisate­urs disent vouloir entamer les pourparler­s avec les bailleurs de fonds «pour en arriver un financemen­t qui correspond à leurs attentes».

«Nous avons construit un budget qui assure le succès des Jeux, tout en faisant honneur au Nouveau-Brunswick et au Canada, et ce, sans tomber dans l’excès», estime M. Doucet.

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Eric Mathieu Doucet a défendu le travail du comité organisate­ur lundi soir. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
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