Il existe au moins 360 raisons de revenir dans le Nord-Ouest
Le moment est opportun pour se trouver un emploi au Nord-Ouest. À la fin novembre, au-delà de 360 emplois vacants étaient répertoriés aux quatre coins de la région.
«Si l’on m’avait dit il y a 15 ans que l’on se trouverait dans une situation comme celle que nous vivons, je ne sais pas si je l’aurais cru. Des gens ont quitté la région parce qu’ils ne trouvaient pas de travail ici. Maintenant, on a plus de 360 postes ouverts», a exprimé André Lang.
L’homme explique qu’au plan statistique, le Nord-Ouest présente un taux de chômage de 3,8%. Cela représente pratiquement le plein emploi, explique le directeur intérimaire pour la région Nord-Ouest Services d’emploi et apprentissage continu (SEC) du ministère de l’Éducation postsecondaire, Formation et Travail (ÉPFT).
«Les statistiques ne tiennent cependant pas compte des congés de maladie et de maternité. Pour l’Assurance emploi, nous sommes dans la région Madawaska/Charlotte. La grande zone affiche un taux de chômage de 7,2%. Si l’on tient compte que c’est une région hautement agricole qui compte beaucoup d’emplois saisonniers, c’est un taux très faible», a avancé André Lang.
Afin de pallier à la pénurie de travailleurs, un salon de l’emploi strictement axé pour les employeurs de la région peinant à combler ces postes a été organisé.
Le 14 novembre à Edmundston et le 15 à Grand-Sault une dizaine d’employeurs ont été sélectionnés pour prendre part à l’événement. La formule conviviale a permis à plus d’une centaine de travailleurs d’être dirigés vers les entreprises recherchant leurs compétences et expériences de travail.
«Ce ne sont pas simplement des emplois dans le domaine des services. On voit des pénuries dans pratiquement tous les domaines. On cherche des mécaniciens, des techniciens en pharmacie, des infirmières et même des techniciens en physiothérapie. Les employés des CEC vérifient tous les guichets pour dénicher les emplois disponibles. En plus de ça, il y a le marché de l’emploi caché», a illustré André Lang.
Des intervenants des SEC du ministère ont accueilli les travailleurs qui ont pu s’entretenir avec les intervenants afin d’obtenir un jumelage productif entre employeurs et travailleurs.
De plus, un Salon de l’emploi virtuel se déroulait simultanément sur le web. L’initiative avait pour objectif de joindre les travailleurs exilés. Ils pouvaient clavarder avec les représentants du département des ressources humaines des entreprises ciblées. L’expérience a permis aux travailleurs de nombreux pays à prendre part à l’expérience.
Au Canada, 227 travailleurs se sont prévalus du service virtuel. À l’étranger, ce sont 201 travailleurs francophones, situés dans une dizaine de pays, qui en ont profité. Du côté anglophone, ils étaient 330 travailleurs provenant d’une vingtaine de pays. L’immigration serait une alternative pour combler une partie des besoins engendrés par la pénurie.
«Notre objectif est que ces postes soient pourvus. Je tiens à préciser que nous ne voulons pas viser d’autres régions. Je suis convaincu que des gens ont quitté leur patelin et qu’ils souhaitent revenir. Pour eux, c’est le temps idéal. Nous offrons de belles occasions pour des gens d’ici et d’ailleurs pour travailler dans notre région», d’expliquer M. Lang.
RÉPERCUSSIONS TANGIBLES
La pénurie a des répercussions tangibles puisque certaines entreprises auraient même annulé des plans d’expansion.
Pendant un certain temps, le secteur manufacturier de la région était compétitif. Il y avait un va-et-vient entre les entreprises alors que des travailleurs magasinaient pour de meilleurs salaires et conditions. Ce phénomène, explique André Lang, s’est quelque peu atténué alors que certains employeurs ont harmonisé les bénéfices offerts.
André Lang cite la proximité de la faune pour les citadins et la multitude d’événements et d’activités comme incitatifs pour revenir dans son patelin.
«Pour une petite région comme la nôtre, il y a beaucoup d’événements. Les gens qui demeurent en ville sont à 10 minutes de la campagne. Depuis un an, le Centre Jean-Daigle est ouvert. On a une équipe de hockey junior A et le Blizzard fait fureur. Au cours des dernières années, la région de Grand-Sault a son Centre E & P Sénéchal. Ils ont maintenant une équipe de hockey junior A», a indiqué M. Lang.
L’exode est cependant loin d’être le seul facteur de la pénurie de maind’oeuvre. Le Nouveau-Brunswick affiche également le plus haut taux de personnes en âge de prendre leur retraite. La dénatalité fait également partie de la problématique. Peu de familles ont plus de deux enfants.
«Au Nouveau-Brunswick, on estime qu’il y aura 100 000 retraités de plus d’ici 10 ans. C’est un problème pancanadien, car il y a bien des emplois occupés par des travailleurs qui ne peuvent pas être comblés par la robotisation», observe André Lang. ■