Proclamation - Jour du Souvenir acadien
NDLR: Texte présenté par l’historien Georges Arsenault le 13 décembre 2017.
En ce 13 décembre, Jour du Souvenir acadien, nous voici rassemblés pour honorer la mémoire des milliers d’Acadiens et d’Acadiennes de toute l’Acadie qui ont perdu la vie pendant le Grand Dérangement.
Aujourd’hui, sur ce beau site de l’ancien Port-la-Joye, chef-lieu de l’île Saint-Jean, nous voulons nous souvenir tout particulièrement de la désastreuse déportation de 1758 et de ses nombreuses victimes. Entre le 31 août et le 4 novembre 1758, au cours de la guerre de Sept Ans, quelque 3000 hommes, femmes et enfants ont été déportés de l’île vers la France sous les ordres des autorités britanniques.
Pendant la longue et périlleuse traversée de l’Atlantique, la moitié des malheureux déportés ont péri de maladie et de noyade, anéantissant des familles entières. Parmi ces nombreuses victimes, nous nous devons de mentionner les passagers de trois navires qui ont fait naufrage: le Violet, le Ruby et le Duke William. Lors de son départ de Port-la-Joye, le Duke William comptait à son bord quelque 360 Acadiens et Acadiennes. Ce navire a sombré dans l’océan le 13 décembre 1758 entraînant dans la mort presque tous ses passagers. Ce jour fatidique constitue la journée la plus meurtrière du Grand Dérangement. Souvenons-nous respectueusement de tous ces pionniers de notre île, victimes de conflits impériaux, qui reposent au fond de l’océan Atlantique. Souvenons-nous des Aucoin, Benoît, Boudreau, Doiron, Guédry, Haché dit Gallant, Hébert, Landry, Lejeune, Le Prince, Pitre, Richard, Thériault et de nombreux autres.
Rassemblés au pied du monument de l’Odyssée acadienne, en nous rappelant cette sombre page de notre histoire collective, ayons une pensée spéciale pour toutes les personnes à travers le monde qui aujourd’hui même souffrent cruellement des affres de la guerre. - Francopresse