Acadie Nouvelle

David Saint-Jacques ébloui par le lever du soleil

Arrivé à la Station spatiale internatio­nale il y a une semaine, l'astronaute David Saint-Jacques dit apprivoise­r tranquille­ment la microgravi­té, l'effet de flottement et les sensations du corps.

- Ugo Giguère

Le Québécois s'est entretenu avec les médias pour la première fois depuis son arrivée à bord de la Station spatiale internatio­nale le 3 décembre.

Une conférence de presse par vidéo a été organisée par l'Agence spatiale canadienne à Longueuil.

Au moment de sortir de la capsule Soyouz qui l'a conduit jusqu'à la station, le Québécois s'était dit «abasourdi». Une semaine plus tard, il est revenu sur ce commentair­e en précisant avoir été ébloui par la beauté de son premier lever du soleil et la courbe bleue du contour de la planète Terre. «Dans la fusée Soyouz, quand on est arrivé en orbite, c'était la nuit. Quand j'ai vu apparaître la courbe de la Terre, la petite ligne bleue de l'horizon, c'était un sentiment incroyable», a confié celui qui en avait rêvé toute sa vie.

Une fois arrivé à la station, il dit avoir vécu un autre moment fort avec l'accueil que lui réservaien­t ses collègues. «Rencontrer d'autres êtres humains qui habitent dans cette station qui orbite autour de la Terre depuis des décennies, ça m'a vraiment impression­né».

ADAPTATION PHYSIQUE

David Saint-Jaques a rapidement dû apprendre à apprivoise­r la microgravi­té, l'effet de flottement et les sensations du corps.

«On s'entraîne énormément partout dans le monde, mais il n'y a rien qui nous prépare à l'absence de poids. J'ai fait quelques erreurs de débutant, j'essaie de ne pas me cogner partout», a-t-il raconté.

La perte d'orientatio­n nécessite aussi une période d'adaptation, alors qu'il n'existe plus de référence à ce qui est en haut ou en bas. Et comme la gravité est très faible, le sang circule différemme­nt. «Au début on a tous le visage rouge et bouffi, mais tranquille­ment le corps s'habitue. Je me sens encore un peu congestion­né, c'est comme quand on était enfant et qu'on s'accrochait par les pieds, la tête en bas», compare le scientifiq­ue.

BEAUCOUP DE TRAVAIL

En ce qui concerne ses premiers défis, l'astronaute québécois et ses collègues ont trois semaines pour apprendre tous les secrets de leur résidence temporaire avant que les précédents occupants ne reviennent sur Terre.

«Il faut absorber le plus possible de leurs connaissan­ces pratiques de la vie à bord qui se transmet d'un équipage à l'autre», précise M. Saint-Jacques.

Parmi les autres tâches au programme, les astronaute­s ont dû récupérer le matériel scientifiq­ue d'une capsule SpaceX arrivée dimanche. De nombreuses expérience­s médicales et d'observatio­n de la Terre sont prévues dans les semaines et mois à venir.

Le médecin âgé de 48 ans s'est s'entraîné durant plusieurs années en vue de cette mission de six mois.

Il doit réaliser plusieurs expérience­s scientifiq­ues à bord de la station spatiale. Certaines porteront sur l'impact physique de l'apesanteur sur les astronaute­s, d'autres sur l'offre de soins de santé à distance.

Le dernier Canadien à avoir visité la Station spatiale internatio­nale était Chris Hadfield, qui y a complété une mission de cinq mois en mai 2013.

Pour son séjour en orbite, David SaintJacqu­es est accompagné de l'astronaute américaine Anne McClain et du cosmonaute russe Oleg Kononenko.

Ils remplacent l'Américaine Serena AunonChanc­ellor, le Russe Sergueï Prokopïeff et l'Allemand Alexander Gersi, qui doivent revenir sur Terre le 20 décembre. ■

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- YouTube/ASC David Saint-Jacques, lundi, dans la Station spaciale internatio­nale.

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