Centre civique de Campbellton: 80 000$ en contributions municipales et en cartes de loisirs
La politique de frais d’utilisation pour non-résident instaurée par la Ville de Campbellton pour son Centre civique est loin d’avoir sauvé financièrement l’infrastructure sportive.
Mais si la cible monétaire n’a pas atteint les objectifs escomptés, elle a toutefois le mérite d’avoir ouvert la discussion sur l’enjeu de la survie du centre. C’est du moins ce qu’estime la mairesse de l’endroit, Stéphanie Anglehart-Paulin.
Le conseil municipal a adopté, lundi soir, sa politique de frais d’utilisation aux non-résidents pour son Centre Civique. Bien qu’en vigueur depuis le mois d’août, la politique se devait d’être ratifiée officiellement lors d’une rencontre publique du conseil.
La lecture de l’arrêté aura permis d’apprendre que d’autres municipalités québécoises de la MRC d’Avignon en sont arrivées à une entente avec la Ville de Campbellton.
Outre Pointe-à-la-Croix et la Première Nation de Listuguj - deux partenaires déjà connus -, les municipalités de Ristigouche-Partie-Sud-Est et d’Escuminac ont également décidé de contribuer au financement du Centre civique par le biais d’un montant fixe, évitant donc à leurs citoyens de devoir débourser un montant de 200$ par personne pour avoir accès à l’infrastructure et ses programmes.
La municipalité de Ristigouche-PartieSud-Est (161 résidents) contribue à raison de 1500$ alors qu’Escuminac (564) fournit de son côté 2000$.
Pointe-à-la-Croix a été la première à se compromettre à raison d’un montant de 15 000$ suivi de Listuguj avec 20 000$.
Rappelons que la Ville de Campbellton avait ciblé le territoire de la MRC d’Avignon puisque cette population de la Gaspésie – à l’instar de celle du Restigouche – utilise les infrastructures et les programmes du Centre civique.
Du côté Nouveau-Brunswick, seul le village de Tide Head (34 000$) a convenu de demeurer partenaire financier du Centre civique.
Une entente de réciprocité est également en place avec la Ville de Dalhousie puisque celle-ci possède des installations similaires, mais elle n’implique aucun transfert d’argent.
UNE SOMME INSUFFISANTE
En fin de compte, c’est donc un montant estimé à environ 72 000$ que la Ville de Campbellton aura été en mesure de récolter auprès de ses partenaires municipaux.
Une somme à laquelle s’ajoute la vente des cartes loisir aux non-résidents habitant dans une municipalité touchée par la politique, mais ayant décidé de ne pas participer. Cela représente approximativement 10 000$.
Une fois le total complété (contribution municipale et cartes loisirs), on arrive à un montant légèrement supérieur à 80 000$, ce qui est loin d’être suffisant pour éponger le manque à gagner annuel du Centre civique.
Ce manque à gagner, rappelons-le, était l’an dernier selon le conseil municipal de l’ordre de 1,2 million $. À ce résultat toutefois, on doit soustraire quelques dizaines de milliers de dollars, en raison de la décision de l’Association du hockey mineur de Restigouche-Nord d’utiliser principalement le Palais des glaces de Dalhousie.
À cela s’ajoute également la baisse de fréquentation à la piscine. Au bout du compte, l’initiative n’aura ainsi rapporté que 20 000$ à 30 000$, voire même moins.
«Ce n’est pas ça qui va sauver le Centre civique, c’est certain», avoue Mme Anglehart-Paulin, s’empressant d’ajouter que le conseil n’avait pas d’objectif monétaire précis en tête en s’engageant sur cette voie, surtout qu’il s’agissait d’une première année.
«On ne pensait pas faire énormément d’argent avec cela pour cette saison, l’idée étant surtout de lancer le débat sur ce qu’on peut faire en tant que région pour améliorer les finances du Centre civique et assurer sa survie à long terme. Et ça a fonctionné en partie. Le Québec a été très réceptif. Notre défi sera maintenant de convaincre les municipalités de ce côté-ci d’embarquer», souligne-t-elle, notant qu’à moins qu’une meilleure solution ne se pointe à l’horizon, la politique reviendra l’an prochain.
À cet effet, une première rencontre du comité consultatif regroupant les communautés partenaires (contributrices) a eu lieu la semaine dernière.
«Cette rencontre était surtout l’occasion de se rassembler autour d’une même table pour se présenter et voir un peu le portrait global de la situation. C’était une rencontre préparatoire, le vrai travail va surtout avoir lieu après les Fêtes, à compter de janvier», dit la mairesse. ■