DÉCEPTION, INQUIÉTUDE ET FRUSTATION AU N.-B.
Dominic LeBlanc, député et ministre fédéral, critique sévèrement le budget de capital de Blaine Higgs.
Le budget de M. Higgs est «mal réfléchi» et commence la relation entre son nouveau gouvernement et le gouvernement fédéral «sur le mauvais pied», selon le ministre des Affaires intergouvernementales du Canada.
En mettant des projets comme l’élargissement de la route 11 sur la glace (voir page 8), l’équipe de M. Higgs «laisse des dizaines de millions de dollars du gouvernement fédéral sur la table».
«Il y aura littéralement des kilomètres de l’autoroute dans la forêt qui vont ne mener nulle part. Qu’il décide unilatéralement d’arrêter le financement à mi-chemin témoigne une mauvaise foi. Si la province arrête sa part, le fédéral ne peut pas investir.»
M. LeBlanc reproche la façon dont les compressions ont été annoncées au gouvernement fédéral.
Il explique que ni lui, ni le ministre fédéral de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne, n’ont été consultés ou avertit de ces décisions «qui ont un impact sur des investissements de notre gouvernement».
«J’ai passé deux jours avec M. Higgs à Montréal (lors de réunions des premiers ministres) et il n’a pas eu le courage de m’en parler. On était même à l’aéroport de Montréal ensemble, vendredi soir, et on placotait à la barrière avant d’embarquer sur l’avion. Il n’y a eu aucune mention de ces décisions.»
«ÇA COMMENCE TRÈS MAL»
M. Higgs a affirmé durant la période de questions à l’Assemblée législative, mercredi, qu’il a mentionné aux réunions des premiers ministres la semaine dernière qu’il n’avait pas besoin que le gouvernement fédéral paie la moitié des coûts «sur des choses qui n’aideront pas notre province à aller de l’avant».
«Nous avons de l’infrastructure qui doit être réparée. Nous avons des ponts, des routes et des écoles, nous avons des endroits où nous devons investir de l’argent pour l’avenir de la province. Nous n’avons pas besoin d’inventer des projets parce qu’il y a de l’argent à Ottawa pour payer la moitié des coûts.»
M. LeBlanc a laissé entendre que la décision de mardi pourrait avoir des répercussions lors de négociations futures entre le gouvernement de M. Higgs et le gouvernement fédéral.
«J’espère que ce n’est pas une vengeance politique de la part de M. Higgs. Mais j’ai hâte d’avoir une discussion quand il va nous présenter ses priorités. Il va avoir des besoins et des demandes d’investissement au gouvernement fédéral. Comme partenariat, ça commence très très mal.»
M. LeBlanc estime que le gel du projet de la route 11 aura des conséquences néfastes sur les entreprises du Nord, de Miramichi et du Sud-Est. ■