Un budget d’immobilisations qui sème la déception et l’inquiétude dans les écoles
Bien que plusieurs écoles dans l’ensemble de la province sont touchées par la réduction des dépenses en immobilisation annoncée par le gouvernement Higgs, le District scolaire francophone Nord-Est est particulièrement atteint.
Aucun investissement n’a été prévu dans les écoles de la Péninsule acadienne, de la région Chaleur ni dans la partie est du Restigouche, déplore Ghislaine Foulem, président du conseil d’éducation du District scolaire francophone Nord-Est.
Les travaux de modernisation à mi-vie de la polyvalente W.-A. Losier de Tracadie, un projet de 17,6 millions $, ont été suspendus. Le projet consiste à rénover la polyvalente pour ajouter 30 années de vie au bâtiment construit en 1969 ainsi qu’accueillir des bureaux du district scolaire.
Les travaux ont commencé en 2015 et devaient s’échelonner sur une période de cinq ans pour être terminés en 2020.
«C’est préoccupant. Ce projet d’infrastructure doit être complété. Ce n’est pas normal de laisser tomber des travaux en cours. Il n’y a pas eu une cenne qui a été prévue pour un projet d’infrastructure dans notre district scolaire», dit Ghislaine Foulem.
Plusieurs écoles dans le district scolaire ont été construites à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
«Les structures sont vieillissantes. Il faut faire des réparations chaque année. Les toits coulent. C’est un problème récurrent. Des millions de dollars sont investis pour mettre un pansement sur la blessure. Des rénovations à mi-vie, c’est comme construire un nouveau bâtiment à l’intérieur de ce qui existe déjà.»
Mme Foulem a l’intention de demander une rencontre avec le vice-premier ministre du Nouveau-Brunswick, Robert Gauvin, ainsi que Dominic Cardy, ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance.
«Les francophones du Nord ont le droit d’avoir des établissements de qualité et le droit de placer nos élèves dans un contexte qui va favoriser leur apprentissage. Quand c’est le cas, leur réussite scolaire va de l’avant. Nous n’avons pas l’intention de baisser les bras.»
Le député libéral de Tracadie-Sheila, Keith Chiasson, s’est aussi insurgé contre la décision du gouvernement Higgs. «Les conservateurs prêchent depuis qu’ils sont au pouvoir qu’ils veulent faire de la politique de façon collaborative. Je constate qu’il continue de faire de la petite politique comme ils l’ont toujours fait.»
DÉCEPTION DANS LE NORD-OUEST
Le conseil d’éducation du District scolaire francophone Nord-Ouest accueille le budget d’immobilisations 2019-2020 avec déception et inquiétude.
Dans le nord-ouest, des projets d’amélioration à mi-vie ont été suspendus à la Cité des Jeunes A.-M.-Sormany d’Edmundston et à l’école Saint-Jacques. Comme à Tracadie, l’objectif est de prolonger leur vie de 30 ans.
À la Cité des Jeunes, une partie de la première phase du projet à mi-vie qui a déjà été entamée, soit la rénovation des gymnases, sera complétée, mais les autres travaux prévus devront attendre.
À l’école Saint-Jacques, une étude de faisabilité pour les travaux à mi-vie de l’établissement devait être entreprise.
«C’est certain que nous sommes extrêmement déçus et très inquiets. Après tout, une partie de notre mission au conseil d’éducation consiste à s’assurer que nos élèves francophones d’aujourd’hui et de demain aient accès à des infrastructures favorisant leur réussite éducative», commente Francine Cyr, présidente du conseil.
Le conseil est prêt à accepter que certains projets puissent être reportés pour permettre à la province de mieux gérer les finances, à condition que la sécurité des élèves et du personnel ne soit pas menacée.
«Toutefois, la suspension des projets doit être temporaire et de courte durée. Nous y veillerons, car nos enfants et nos adolescents sont notre avenir. Ils ont le droit à des infrastructures modernes et adaptées à leurs besoins pour maximiser leurs chances de réussir leur éducation et de contribuer à leur tour à l’essor de la communauté francophone du NordOuest.»
Un projet ira tout de même de l’avant dans le Nord-Ouest, soit des travaux de rénovation à l’École Marie-Gaétane de Kedgwick.
RÉACTION MITIGÉE DANS LE SUD-EST
Deux projets majeurs iront de l’avant dans le District scolaire francophone Sud. Les travaux de construction de la nouvelle École Arcen-ciel, à Oromocto, vont se poursuivre de même que la construction d’une nouvelle école francophone dans le secteur nord de Moncton.
On prévoit aussi d’installer de l’équipement de terrain de jeux aux nouvelles écoles à Dieppe, soit l’École Le Marais et l’École Antonine-Maillet.
Le gouvernement provincial a cependant suspendu des travaux de rénovation en cours à la polyvalente Louis-J.-Robichaud de Shediac.
«On se réjouit d’une part, mais c’est étonnant qu’on ait suspendu les travaux à LJR. J’arrive difficilement à comprendre que le gouvernement ait mis la hache dans des projets en cours de route», dit Paul Demers, président du conseil d’éducation.
«Les rénovations sont nécessaires. Le bâtiment est vieillissant. Il a été construit en 1970. Plus on reporte les travaux, plus on risque d’avoir des bris à l’intérieur de l’école et ça va coûter de plus en plus cher.» ■