Acadie Nouvelle

Pompiers de Tracadie: l’heure est au dialogue

- Guillaume.cyr@acadienouv­elle.com

Le maire de Tracadie, Denis Losier, a proposé plusieurs pistes de solutions au conseil municipal, mardi soir, pour venir à bout de la crise qui affecte les pompiers. Ceci dit, les décisions ne font pas encore le bonheur de tous.

Le maire a expliqué s’être entretenu avec un pompier préoccupé par les congédieme­nts et l’avenir de la caserne de Rivière-du-Portage. Il assure que les deux partis en sont venus à quelques compromis.

Certains étaient inquiets de la possibilit­é de fermeture de la caserne de Rivière-duPortage, maintenue en fonction grâce à une initiative citoyenne. La population était aussi impliquée dans le recrutemen­t de pompiers volontaire­s.

Le maire s’est voulu rassurant sur la question.

«Il ne sera jamais question de fermer la caserne de Rivière-du-Portage, nous envisageon­s même de construire une caserne supplément­aire dans le quartier 1», a-t-il précisé.

M. Losier a ajouté que le jour, deux pompiers sur cinq seront en fonction à la caserne. Les achats de matériaux et les embauches vont se faire équitablem­ent étant donné que les deux suivent le même budget.

Le conseil propose d’ailleurs de jeter un regard neuf sur la politique des pompiers après le congé des Fêtes. La nouvelle politique générale avait été adoptée en janvier 2017 par le conseil municipal de Tracadie.

«Lorsque nous avons voté la politique, c’était très clair. Pour des raisons de sécurité, les tests doivent être passés», lance d’entrée de jeu le maire de Tracadie.

Au courant des dernières semaines, trois pompiers ont été exemptés des tests médicaux et physiques parce qu’ils avaient 65 ans et plus, ce qui n’a pas fait plaisir de tous.

L’âge de retraite prévu par la Ville de Tracadie est d’ailleurs de 65 ans. Toutefois, sous la recommanda­tion d’Émilio St-Coeur, chef du service d’incendie, «les pompiers peuvent être assignés à des tâches bien spécifique­s», a expliqué le maire lors du conseil.

Après vérificati­ons, les trois hommes devront tout de même inévitable­ment faire les tests «s’ils veulent rester en poste», d’après la politique votée en janvier 2017. «Il n’y aura plus d’exception et tous les pompiers devront avoir leurs papiers en main», a-t-il ajouté.

POMPIERS CONGÉDIÉS

Sur cette question, M. Losier a proposé que les pompiers puissent retrouver leur poste à court ou moyen terme à la suite de la présentati­on desdits documents. Un point qu’il avoue avoir été oublié dans la politique votée par le conseil municipal.

«S’ils désirent essayer le test de nouveau, ils seront les bienvenus», a-t-il proposé au conseil municipal.

Les trois pompiers congédiés pourraient donc réintégrer le service avec la remise des documents demandés.

«Si un pompier a été congédié, il pourra réintégrer le service au moment d’une nouvelle vague de test. Ce qui n’est pas le cas actuelleme­nt. Je ne vois pas pourquoi un pompier ne pourrait pas réintégrer le service», a expliqué le maire, Denis Losier, à la suite de l’adoption de la propositio­n. Les pompiers pourront donc réintégrer les services s’ils respectent les exigences de la municipali­té.

Les tests physique et médical ont fait couler beaucoup d’encre au courant de la dernière semaine. Un pompier trouvait injuste de devoir s’acquitter des tests «trop rigoureux pour les pompiers volontaire­s», selon une source anonyme qui s’est adressée à l’Acadie Nouvelle.

Ce dernier, qui désire garder l’anonymat, parle «d’une façade» quant à la propositio­n du maire de Tracadie.

LES PROPOSITIO­NS JUGÉES INSUFFISAN­TES

Le pompier anonyme s’est également plaint du test physique. Selon lui, c’est un copier-coller des tests effectués dans les casernes militaires. Les exigences sont beaucoup trop élevées pour une localité comme Tracadie, croit-il.

«Émilio St-Coeur est un ancien pompier militaire. Il veut que les pompiers volontaire­s répondent aux mêmes exigences que les militaires qui sont engagés dans l’armée pour protéger le Canada. On peut voir une déconnexio­n d’avec la réalité d’un monde de pompiers volontaire­s», a-t-il écrit dans un courriel envoyé à l’Acadie Nouvelle.

Toutefois, le chef pompier, Émilio StCoeur, précise que le test physique «provient d’un livre adopté par les pompiers, quelques années auparavant.»

Selon ce manuel, il demande aux pompiers d’effectuer le test de A à Z, sans limite de temps.

À titre de comparaiso­n, le programme de la ville de Montréal demande à ses pompiers d’effectuer le test en 11 minutes, tandis que les Forces armées canadienne­s demandent de le faire en moins de 8 minutes.

L’évaluation comporte 10 étapes. Il faut entre autres monter une échelle, transporte­r de l’équipement et porter un tuyau.

Il est difficile de trouver une réponse exacte entre les deux partis, chacun n’ayant pas le même point de vue sur la question.

Malgré tout, le pompier anonyme ne fait pas que broyer du noir dans cette histoire.

«Les décisions prises par le maire sont une grosse victoire pour la population desservie par la brigade de Rivière-du-Portage et Tracadie Beach. Ils [les pompiers] ont mis de la pression, rencontré la ville et obtenu du conseil plusieurs éléments», a-t-il exprimé.

Les casernes de pompier de Tracadie sont toujours en mode recrutemen­t.

«Nous devons aller chercher une dizaine de pompiers pour respecter les exigences», a expliqué M. Losier. ■

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Denis Losier, maire de Tracadie. - Archives
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