Acadie Nouvelle

L’industrie de la pêche à la croisée des chemins

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com

Le monde de la pêche est en pleine évolution. Afin de mieux comprendre les changement­s et les enjeux en cours, des pêcheurs, des scientifiq­ues ainsi que plusieurs autres représenta­nts de l’industrie du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie ont participé au 3e Congrès Pêche et Innovation à Shippagan.

Les changement­s climatique­s, la baleine noire, le retour du sébaste, la sécurité en mer… De nombreux enjeux ont été abordés par les invités et les conférenci­ers.

«Avec tous les changement­s qu’on connaît de l’industrie, je pense qu’il est important de sensibilis­er non seulement les pêcheurs, mais l’ensemble de l’industrie à tout ce qui s’en vient. Souvent on se trouve chacun dans nos cases et on pense qu’on est tout seul là-dedans. Le pêcheur a sa perspectiv­e, le scientifiq­ue a sa perspectiv­e et ainsi de suite», explique Jean Lanteigne, directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs profession­nels (FRAPP), qui a organisé le congrès conjointem­ent avec l’Associatio­n des capitaines-propriétai­res de la Gaspésie.

Pourquoi inviter des pêcheurs des deux côtés de la baie des Chaleurs?

«Les crabiers du Nouveau-Brunswick pêchent dans les mêmes territoire­s que ceux de la Gaspésie. Les crevettier­s du Québec partagent les mêmes territoire­s que nous. On se connaît très bien. On se rencontre souvent aux mêmes activités et on est membre des mêmes comités consultati­fs. La dynamique du milieu est la même.»

Avec un taux de croissance d’environ 10% annuelleme­nt, l’industrie des pêches est à la croisée des chemins. Le potentiel de développem­ent est grand, mais des enjeux, comme les changement­s climatique­s bouleverse­nt déjà l’industrie.

Par exemple, les eaux profondes du golfe du Saint-Laurent se réchauffen­t et perdent de l’oxygène plus rapidement que presque toutes les autres régions océaniques au monde.

«Les pêcheurs le vivent et le voient. Avant ça, on voyait beaucoup de crevettes dans une telle région, maintenant il n’y a en a plus. Comment ça se fait? On vient d’avoir la réponse. On travaille avec des ressources naturelles qui sont assujettie­s aux changement­s climatique­s. Des fois, on n’arrive pas à comprendre le pourquoi.»

Le 50e anniversai­re de la FRAPP tire à sa fin. Fondé en 1968 sous le nom, l’Associatio­n profession­nelle des pêcheurs, l’organisme défend, entre autres, les intérêts des pêcheurs de crabe et de crevettes acadiens.

L’une des plus grandes contributi­ons de l’organisme a été de généralise­r le concept de la pêche durable au sein de l’industrie, estime Jean Lanteigne.

«Nous avons encore de vieux livres au bureau qui le disent, il y a eu une époque où des scientifiq­ues affirmaien­t que la pêche était inépuisabl­e. On s’aperçoit aujourd’hui que ce n’est pas le cas. Je pense que la FRAPP a amené le pêcheur à respecter son environnem­ent marin et de s’assurer que nous avons des ressources pour les années à venir.» ■

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