Littérature jeunesse: un travail de chaque instant
Si la littérature jeunesse acadienne se porte relativement bien, il reste que les auteurs et les éditeurs doivent être créatifs dans leur promotion et maintenir une présence constante auprès des jeunes lecteurs afin de tirer leur épingle du jeu. La directrice des Éditions Bouton d’or Acadie, Marie Cadieux, souligne que la compétition est féroce.
Actif dans le paysage littéraire depuis plus 20 ans, la seule maison d’édition acadienne qui se consacre exclusivement à la littérature jeunesse doit concurrencer avec des centaines d’éditeurs francophones du pays, particulièrement du Québec.
«Il y a énormément de livres jeunesse qui se publient et il y a de nouvelles maisons d’édition qui s’installent au Québec constamment. Elles jouissent d’un bon soutien financier et elles sont très présentes dans nos écoles. Il y a aussi les Éditions Scholastic qui sont dans nos écoles de façon constante et importante. Dans les magasins à grande surface, il se vend aussi du livre américain traduit. C’est un travail de tout instant pour être présent dans l’esprit des gens pour faire valoir le talent des créateurs d’ici.»
L’éditrice et ses auteurs parcourent les salons du livre, font des animations dans les écoles et essaient d’être présents dans le plus grand nombre d’événements littéraires possibles pour promouvoir leurs publications. Marie Cadieux précise que la maison d’édition bénéficie, du moins jusqu’à maintenant, d’un bel appui des gouvernements provincial et fédéral, ainsi que de différents organismes tels que les sociétés culturelles. Malgré tout, certains projets ne verront jamais le jour faute de moyens.
DES NOUVEAUTÉS LITTÉRAIRES AUTOUR DE LA FÊTE
Étant le seul éditeur jeunesse, l’entreprise se propose d’offrir une variété de livres dans divers formats qui s’adressent à un jeune public de différents âges. Poésie, aventure, contes, romans pour adolescents et livres pour les tout-petits forgent la collection. En 2018, la maison d’édition a publié un nombre record de 15 ouvrages. Seulement cet automne, six nouveautés de Bouton d’or Acadie sont apparues chez les libraires. La fête, la joie et l’amour sont au coeur de ces livres. Que ce soit l’amour intergénérationnel dans une Une journée poney!, l’amour des mots et des découvertes dans Sous mon arbre ou encore l’affection d’un enfant pour sa mère dans Congé pour
maman, tous ces ouvrages ont un univers qui leur sont propre. L’automne a été marqué, entre autres, par la sortie du livre Une journée poney!, en français, en anglais et en wolastoqey (malécite), de l’auteure Hélène deVarennes et illustré par Paul Lang. Imelda Perley signe la version dans la langue wolastaqey. Il s’agit du septième livre de la collection Wabanaki écrit dans trois langues. C’est aussi le premier récit de la collection dans la langue malécite.
«L’autre première, c’est qu’au lieu d’être dans la tradition, c’est une histoire très contemporaine d’un grand-père et de sa petite-fille. C’est une famille comme il pourrait y en avoir partout sur la planète. C’est lié à des valeurs familiales, la nature, le respect des animaux et des aînés.»
Figure aussi au rang des nouveautés, un livre assez original intitulé Comptines et cuisines de Frédéric et Sophie Gayer qui marie la gravure, la poésie, les animaux et des recettes simples et amusantes pour les enfants. Dans les nouvelles parutions, on retrouve aussi le troisième livre de Chantal Duguay Mallet qui s’adresse aux enfants qui commencent à lire. Sous mon arbre propose un texte rimé en lien avec les animaux assorti d’illustrations franches et éclatées réalisées par Danica Brine. Enfin, la maison d’édition vient tout juste de lancer Congé pour maman de Nicole Poirier, illustré par Isabelle Léger. Il s’agit du deuxième livre de l’auteure et enseignante de Memramcook.
DES BIOGRAPHIES POUR TOUS
Les projets ne manquent pas chez Bouton d’or Acadie qui publiera en janvier une première biographie pour les jeunes. Ce sera une biographie de l’ancien gouverneur général du Canada, Roméo LeBlanc. Un gamin acadien sera publié dans une version française et anglaise. La biographie a été traduite en français par Robert Pichette. Marie Cadieux estime que cette première biographie pour tous ouvre la porte à d’autres projets littéraires du même genre.
«J’entends chez les libraires que le documentaire jeunesse en français au Québec ou ailleurs n’est pas très exploité. Évidemment, c’est un défi parce que ça coûte très cher de développer du documentaire. C’est même plus long encore. Ça prend beaucoup de recherches, de vérifications, de révisions et de contre-vérification.»
Comme auteure, Marie Cadieux prépare un ouvrage sur l’oeuvre du peintre Nérée De Grâce.