PONT DE SHIPPAGAN: UNE AUTRE ÉTUDE
Blaine Higgs veut étudier l’état du pont qui relie Lamèque à Shippagan avant de s’avancer sur un échéancier concernant l’avenir de la structure vieillissante.
Le précédent gouvernement libéral avait promis la construction d’un nouveau pont au plus tard en 2022.
Le premier ministre Higgs a toutefois indiqué, jeudi, qu’une étude sur l’état du pont, construit en 1957, devrait être réalisée avant que son gouvernement ne décide si la structure doit être réparée ou remplacée.
M. Higgs n’a pas voulu fournir d’échéancier pour les travaux, soutenant toutefois que l’analyse de la structure pourrait commencer dès le mois prochain.
«Je voudrais que l’analyse de l’état du pont soit faite cette année (2019). C’est ce qui décidera de l’échéancier pour la remise à neuf ou le remplacement», a déclaré le chef du Parti progressiste-conservateur après la période des questions.
«(L’évaluation) pourrait commencer en janvier. Ça ne sera pas très long pour faire une étude d’ingénierie. J’ai d’ailleurs été surpris que ça n’avait pas déjà été fait parce que c’est un élément important de la prise de décision pour n’importe quel remplacement ou réparations.»
«DES CHIFFRES EN L’AIR»
Le pont levant, l’unique lien entre les îles Lamèque et Miscou et le reste de la Péninsule acadienne, cause d’énormes maux de tête aux résidents de la région.
Depuis 10 ans, la structure qui a atteint la fin de sa vie utile est souvent fermée à la circulation pour des raisons de sécurité et des travaux de réfection.
Selon M. Higgs, l’échéancier avancé par les libéraux n’était rien d’autre que du vent.
«Ils lancent des chiffres en l’air. Mon échéancier sera basé sur des faits, sur l’état du pont.»
Le premier ministre a laissé entendre que l’analyse de la structure serait financée à même le budget ordinaire.
Le directeur des communications du ministère des Transports et de l’Infrastructure, Paul Bradley, a toutefois indiqué au journal par courriel que de l’argent a été prévu dans le budget en capital 2019-2020 pour continuer la conception préliminaire du nouveau pont qui a été entamée cette année.
L’ancien premier ministre Brian Gallant s’était rendu dans la région en juin pour annoncer la construction d’un nouveau pont en 2022.
Selon les renseignements obtenus à l’époque, les travaux préparatoires du projet avaient débuté et devaient se poursuivre au cours des prochaines années.
Un montant de 250 000$ avait été mis de côté dans le budget 2018-2019 pour réaliser une étude d’impact environnemental et identifier de potentiels tracés pour le nouveau pont.
Le tracé préliminaire du nouveau pont a été présenté à la population de la région en juin.
DÉCEPTION
Le maire de Lamèque, Jules Haché, n’a pas caché sa déception en réaction à la remise en question du projet par le premier ministre Higgs.
«Je trouve ça excessivement dommage qu’il faille revenir en arrière», a-t-il dit.
Selon lui, une firme d’ingénierie embauchée par le gouvernement a déjà recommandé la construction d’un nouveau pont en 2016.
«C’est inquiétant parce que l’on remet en question du travail (qui a déjà été fait). Il y a quelque chose qui est illogique dans tout ça. La sécurité des gens est remise en question.»
M. Haché rappelle que l’échéancier des libéraux, que les gens de la région trouvaient déjà trop long, avait été qualifié d’«agressif, mais réaliste» par un ingénieur du ministère des Transports.
«Notre député (le vice-premier ministre Robert Gauvin) avait toujours mentionné que c’était un nouveau pont le plus rapidement possible. Si on prend des détours pour rallonger l’échéancier, il faudra faire attention.» ■