Institut de Memramcook: Higgs veut un plan d’utilisation avant de «dépenser 40 millions $»
Le premier ministre Blaine Higgs a répondu, jeudi, aux allégations selon lesquelles il a menti au maire de Memramcook concernant le projet de rénovation de l’Institut de Memramcook. Il n’écarte pas la possibilité de poursuivre le projet, mais il exige des garanties.
Le maire de Memramcook a affirmé dans les médias, mercredi, que Blaine Higgs lui a promis durant la campagne électorale, en août, qu’il mènerait le projet de rénovation de l’Institut de Memramcook à terme. Cette semaine, on a appris lors du dévoilement du budget d’immobilisation que les travaux ont été mis sur la glace.
Jeudi, le premier ministre s’est attaqué au sujet durant la période de questions à l’Assemblée législative. Il a reconnu avoir dit au maire qu’il ne veut «pas voir l’édifice à moitié bâti».
Il exige cependant un plan concret pour l’utilisation de l’établissement. Selon lui, le maire n’était pas en mesure de lui dire à quoi servirait l’Institut de Memramcook une fois la rénovation terminée.
D’ailleurs, M. Higgs a affirmé que les coûts du projet s’élèvent à 40 millions $, alors que les libéraux avaient plutôt annoncé un projet de 25 millions $, en février 2017.
«Ce que je veux du maire et de la municipalité est de savoir de quelle façon cet édifice sera utilisé. Dépenser 40 millions $ en n’ayant aucune idée de quelle façon ça va être utilisé... je trouve que c’est un problème.»
«Mon commentaire au maire est le suivant: faisons un plan. Trouvons de quelle façon il sera utilisé. On ne veut pas juste bâtir un édifice vide et espérer que quelque chose arrive. Faisons-le de la bonne façon.»
La question pourrait cependant être un problème semblable à celui de l’oeuf et de la poule. La province - propriétaire de l’édifice - et la communauté pourraient avoir de la difficulté à trouver des locataires majeurs à long terme avant la fin des travaux de réfection.
TRAVAILLER AVEC LA COMMUNAUTÉ
Le ministre et député fédéral Dominic LeBlanc, notamment, s’était engagé à travailler avec la communauté et le gouvernement provincial sur l’avenir de l’institut une fois les rénovations terminées.
«S’ils avaient terminé ces investissements, j’avais l’intention de travailler avec la municipalité et la province pour voir comment le fédéral pourrait être un partenaire dans l’avenir de l’institut. Là, il vient de couper ça», a affirmé le ministre et député fédéral Dominic LeBlanc.
«J’espère que ce n’est pas une vengeance politique», a-t-il ajouté.
Megan Mitton, député du Parti vert dans la circonscription de Memramcook, a fait un plaidoyer pour la sauvegarde de l’institut, jeudi à Fredericton.
«L’institut est au coeur de Memramcook, et c’est une priorité de la communauté. Ce n’est pas seulement important pour la vallée. Il s’agit d’un établissement culturel important pour les Acadiens, les Néo-Brunswickois et des gens d’ailleurs. Le Collège SaintJoseph, en 1864, était la première université francophone au Canada de l’Est. C’était aussi le site de la première Convention nationale acadienne, en 1881.»
M. Higgs n’a pas hésité à rappeler que le mandat d’enseignement universitaire a été transféré de Memramcook à Moncton, lors de la création de l’Université de Moncton en 1963.
«En 1963, on a décidé de construire l’Université de Moncton. Cette institution, je reconnais qu’elle a une valeur historique, mais la décision a été prise de la déménager.»
«SAUVER L’INSTITUT»
La municipalité de Memramcook a publié un message sur les réseaux sociaux jeudi après-midi, affirmant que «Memramcook va continuer sa lutte pour sauver l’institut».
Le message assure que le conseil municipal et le comité de sauvegarde de l’institut aussi connu comme le comité Place du Vieux Collège - continueront de militer pour que le projet de rénovation soit mené à terme. ■