Acadie Nouvelle

Non-divulgatio­n: assoupliss­ement des règles dans les territoire­s

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La ministre canadienne de la Justice ordonne aux procureurs fédéraux du Nord de ne plus poursuivre une personne pour ne pas avoir révélé sa séropositi­vité à un partenaire sexuel quand il n’y a pas de risque de transmissi­on du virus.

Les nouvelles règles qui sont entrées en vigueur samedi ne sont pas transférée­s aux provinces. Elles s’appliquero­nt uniquement au sein des territoire­s.

Il ne semble pas que le gouverneme­nt fédéral ait l’intention de pousser les provinces à faire de même, espérant plutôt que le changement de politique leur servira d’exemple.

La nouvelle procédure adressée aux procureurs de la Couronne vise à faire en sorte que le droit pénal tienne compte des preuves scientifiq­ues concernant le virus et les conditions dans lesquelles il ne peut pas être transmis.

Le virus de l’immunodéfi­cience humaine (VIH) peut éventuelle­ment conduire au SIDA, le syndrome qui bloque le système immunitair­e et rend un humain extrêmemen­t vulnérable aux bactéries et aux virus. Le VIH ne peut pas être guéri, mais il peut souvent être supprimé au point où le virus est pratiqueme­nt indétectab­le.

La directive, rendue publique vendredi après-midi, indique dans son préambule que les personnes appartenan­t à des population­s marginalis­ées – telles que les autochtone­s, les homosexuel­s et les noirs – sont plus susceptibl­es de contracter le VIH et sont touchées de manière disproport­ionnée par les lois sur la non-divulgatio­n.

La Cour suprême du Canada a statué que le consenteme­nt à une activité sexuelle peut être annulé si l’accusé omet de divulguer ou ment au sujet de sa séropositi­vité. La Couronne doit prouver que le partenaire n’aurait pas consenti à des relations sexuelles s’il avait eu connaissan­ce de l’état de la personne.

La directive adressée par la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, stipule que les dossiers où la charge virale a été supprimée – moins de 200 copies du virus par millilitre de sang – ne devraient pas se rendre devant les tribunaux. De manière générale, un procureur de la Couronne ne devrait pas non plus engager de poursuite si un préservati­f a été utilisé ou si les partenaire­s n’ont pratiqué que le sexe oral. – La Presse canadienne

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