Acadie Nouvelle

Scheer déplore l’«approche naïve» de Justin Trudeau

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Le dilemme cornélien dans lequel est plongé le Canada dans l’affaire Meng Wanzhou est le résultat de l’«approche naïve» adoptée par le premier ministre Justin Trudeau face à la Chine, a estimé jeudi le chef conservate­ur Andrew Scheer.

Il estime que le gouverneme­nt libéral doit durcir le ton face à Pékin plutôt que de poursuivre avec son approche «naïve». Le chef de l’opposition officielle croit que le premier ministre Trudeau doit prendre le téléphone et s’entretenir directemen­t avec le président Xi Jinping.

Selon M. Scheer, la mauvaise gestion du dossier chinois par Ottawa commence notamment par l’indécision de M. Trudeau quant à savoir si Huawei devrait être autorisée à fournir sa technologi­e pour les réseaux 5G de prochaine génération au Canada. Les États-Unis prétendent que Huawei est un organe des services de renseignem­ent chinois et devrait être interdit. Contrairem­ent aux ministres à Ottawa, le chef de l’opposition officielle s’est par ailleurs dit convaincu que l’arrestatio­n des deux ressortiss­ants canadiens constitue une mesure de représaill­es liée directemen­t à l’arrestatio­n de Mme Meng. Une thèse que n’a pas hésité à adopter l’un des principaux conseiller­s économique­s du président américain Donald Trump, jeudi. «Bien sûr que c’est le cas! C’est la stratégie classique des Chinois», a déclaré Peter Navarro, principal conseiller commercial du président, en entrevue à la chaîne Fox Business. De nombreuses questions ont été soulevées au sujet de la légitimité de l’affaire Meng lorsque le président Trump a déclaré cette semaine qu’il serait prêt à intervenir personnell­ement si cela pouvait l’aider à conclure un accord commercial avec la Chine. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, doit se rendre à Washington vendredi, avec le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, pour s’entretenir avec leurs homologues, le secrétaire d’État Mike Pompeo et le secrétaire à la Défense James Mattis.

De leur côté, des experts estiment que le monde entier prendra conscience des lacunes profondes du système d’extraditio­n au Canada avec l’affaire Meng. Donald Bayne, un avocat spécialisé dans ces affaires, soutient que la loi canadienne sur l’extraditio­n n’accorde aux juges aucun pouvoir discrétion­naire – ce qui signifie que pratiqueme­nt tout le monde peut être extradé, peu importe la faiblesse de la preuve contre l’accusé dans l’autre pays. – La Presse canadienne

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