LE HOCKEY SERA ROI EN FIN DE SEMAINE
Le soleil de février prend de la force. Qu’à cela ne tienne. Les bénévoles passent minutieusement la surfaceuse manuelle qui laisse derrière elle une fine couche d’eau qui se transformera en une glace quasi parfaite. Les hockeyeurs seront gâtés, c’est certain.
Le va-et-vient est régulier au quai de Caraquet. Ce n’est pas encore au point de faire la file, mais les gens sont curieux. Ils viennent voir ces quatre patinoires qui seront le centre d’attention du 2e Tournoi de hockey sur étang de Caraquet à compter de jeudi soir.
L’endroit est idéal pour ce genre de rencontre. Protégée par les rampes du quai, l’aire de jeu est située tout près de quelques navires de pêche immobiles, emprisonnés dans les glaces, attendant patiemment que le printemps vienne les libérer pour partir au large.
Robert Thiffault et deux autres bénévoles sont sur place depuis tôt le matin et resteront là jusqu’à tard le soir. Confectionner une belle patinoire est une fierté pour eux. On la veut de la même qualité que celle du Colisée Léopold-Foulem, dit-il. Pour ça, il faut la gratter, la brosser, la flatter, la cajoler, la faire briller comme un miroir. Couche par couche.
Daniel Landry, un des responsables du tournoi, regarde le tout. Il est content. Très content. Il admire le dévouement de ces personnes qui travaillent toute la journée et même en soirée pour faire du site un lieu propice pour la pratique en plein air de notre sport national.
«On sent qu’il se crée un buzz autour de notre événement, mentionne-t-il. C’est pourquoi on veut bien faire les choses. Le système d’éclairage est placé. Les génératrices sont branchées. On va bientôt installer les cabanes. Notre horaire est complété. On présentera près de 50 matchs de jeudi soir jusqu’aux finales, samedi soir. Tout devra fonctionner au quart de tour. C’est très excitant.»
Même si tout sera plus gros que l’an dernier, Daniel Landry n’éprouve aucune nervosité à l’approche de la mise en jeu initiale. Le hockey sera roi en fin de semaine, au quai de Caraquet. Un roi qui verra ses sujets patiner à fond de train à travers 23 équipes réparties en trois catégories.
Un roi qui verra le peuple admirer ces efforts à travers un week-end festif et familial appelé à prendre de l’expansion dans les prochaines années.
«Nous avons hâte parce que nous sommes fiers de ce que nous faisons», souligne-t-il.
SCULPTURE
Les coups de scie sont adroits. Chaque geste est pensé. Petit à petit, cette grosse masse de neige informe se métamorphose en quatre têtes de joueurs de hockey.
Depuis lundi, Jean-Pascal Brideau, aidé de deux autres personnes, a le mandat d’illustrer le Tournoi de hockey sur étang de Caraquet.
Ce spécialiste des jolis dessins sur la mousse des cafés au lait a devant lui un défi un peu plus… gros.
«Ceux qui ont dit que Rome ne s’est pas bâtie en un jour, laisse-moi te dire qu’ils avaient raison!», s’esclaffe-t-il, en admirant le résultat de ses efforts.
Le groupe a facilement mis une quarantaine d’heures dans ce projet, calcule-t-il. Il a d’abord fallu réduire la montagne en un bloc solide sur lequel on pouvait laisser aller l’imagination tout en respectant la thématique commandée.
Des casques sont apparus. Des visages aussi. Des gants de hockey. La sculpture de neige fera facilement 15 pieds de hauteur.
Une fois le brut terminé vient la finition. Mercredi après-midi, il fallait faire attention. La puissance du soleil a modifié la structure de la neige et l’a rendue plus friable. JeanPascal Brideau devait donc manipuler la scie avec délicatesse.
«Je m’enjoye! raconte-t-il en prenant une petite pause et en admirant l’oeuvre. Au début, ce n’était qu’une grosse butte. Elle était là...»
Quand la noirceur sera là, les artistes peindront l’ensemble. Quelle couleur? Brideau ne le sait pas encore. Les couleurs acadiennes? Peut-être. Il veut quelque chose qui attirera l’oeil.
Chose certaine, c’est drôlement bien parti! ■