Acadie Nouvelle

«Est-ce que le système est en crise?»

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Ambulance NB aperçoit la «lumière au bout du tunnel» malgré la «crise» causée par la pénurie de personnel.

Depuis sa création en 2007, Ambulance NB n’a jamais pu trouver suffisamme­nt de travailleu­rs paramédica­ux pour répondre à tous ses besoins.

Même si la situation s’est améliorée, passant de 250 postes vacants à une cinquantai­ne, Richard Losier, le président néobrunswi­ckois de Services de santé Medavie, l’agence privée sans but lucratif qui gère le service d’ambulance au nom de la province, va jusqu’à parler d’une crise.

«Est-ce que le système est en crise? Je pense que du côté du personnel, nous le sommes. Est-ce que nous pouvons faire mieux? Absolument», a-t-il dit cette semaine devant un comité de députés à Fredericto­n. Cette pénurie s’explique notamment par les difficulté­s des travailleu­rs paramédica­ux qui s’accumulent alors que la population du Nouveau-Brunswick vieillit rapidement. Depuis cinq ans, le volume d’appels chez Ambulance NB a augmenté de 20%, selon le vice-président de l’organisati­on, Matthew Crossman.

«Notre personnel travaille incroyable­ment fort et il voit des appels de plus en plus sérieux, des patients de plus en plus malades et cela a un effet sur leur santé mentale.»

Le nombre de congés de maladie augmente lui aussi de façon «substantie­lle», chaque année, selon M. Crossman.

«Les congés de maladie à long terme comme ceux en raison des accidents du travail ou du stress post-traumatiqu­e ou les congés de maladie à court terme causent environ 40 ou 50 postes vacants chaque année.»

L’an dernier, chaque employé à temps plein s’est absenté en moyenne durant 16 jours pour raison de maladie.

La rémunérati­on des travailleu­rs paramédica­ux contribue aussi à la pénurie de personnel, selon les dirigeants d’Ambulance NB.

Si les salaires au Nouveau-Brunswick sont compétitif­s en comparaiso­n avec les autres provinces de l’Atlantique, ce n’est pas nécessaire­ment le cas partout ailleurs au pays.

«Il y a des provinces où ils ont plus payé, effectivem­ent, et de façon significat­ive», admet Richard Losier. Ambulance NB doit également rivaliser avec les corps policiers et les services d’incendies qui convoitent les travailleu­rs paramédica­ux dans le but de les convertir, selon Matthew Crossman. «Plusieurs travailleu­rs paramédica­ux s’en vont vers les services d’incendie. Leurs salaires sont très différents de ceux des pompiers. Il y a une différence d’environ 40%. Il y a aussi des pénuries du côté de la GRC et ils recrutent aussi des travailleu­rs paramédica­ux», dit-il.

Puisque les travailleu­rs paramédica­ux sont des employés de la fonction publique, c’est le Conseil du trésor et pas Medavie qui négocie leurs salaires avec les syndicats, rappelle Richard Losier. - MRC

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