Le district scolaire réclame la reprise des travaux à la polyvalente de Shediac
La suspension des rénovations de l’école Louis-J.-Robichaud de Shediac met le district scolaire francophone Sud dans une situation délicate. La direction demande au gouvernement provincial de revenir sur cette décision.
Dans son premier budget en infrastructures déposé en décembre, le gouvernement Higgs a retardé indéfiniment les projets de modernisation déjà entamés.
Les coûts de la modernisation de la polyvalente construite en 1969 devaient s’élever à 13 millions $. Les travaux devaient être achevés en décembre 2020 et ajouter 30 années à la durée de vie du bâtiment qui accueille près de 600 élèves.
Depuis l’été 2017, la réfection de la couverture extérieure du bâtiment, l’installation de nouveaux casiers et l’ajout de salles classe de cuisine professionnelle, de textiles et habillement, ainsi que de compétences essentielles ont été terminés.
Cependant, le plus gros du travail reste à faire pour ramener l’édifice aux normes. Les rénovations nécessaires touchent aussi bien les salles de bain que les salles de classe, les plafonds, les planchers, les laboratoires, les systèmes de sécurité et de chauffage, les entrées électriques et le gymnase.
La suspension des travaux a également mis sur la glace le projet de déménagement du district scolaire dans une aile de la polyvalente. L’équipe est aujourd’hui trop à l’étroit dans ses bureaux de Dieppe, conçu avant la fusion des districts 1 et 11. Le manque d’espace est tel que la moitié du personnel est dispersé dans les écoles de la région.
«C’est devenu problématique. On a besoin de 30 espaces de bureau supplémentaires. On a des équipes à Shediac et à Bouctouche, d’autres dans une salle de classe à l’école Anna-Malenfant (à Dieppe), d’autres à l’école Le Mascaret de Moncton, mais là aussi il manque d’espace... Ça devient difficile de travailler en équipe et d’assurer une cohésion», déplore la directrice générale du DSF-Sud, Monique Boudreau.
L’aménagement de nouveaux locaux aurait permis de réaliser des économies importantes, fait valoir Monique Boudreau. Actuellement, le district débourse 269 415$ par an en frais de location.
«L’aménagement de locaux aurait été payé en cinq ans», assure la directrice générale.
De plus, l’organisation aura l’obligation de respecter un nouveau bail de trois ans à moins de fournir un avis de départ avant le 31 mai 2019. Elle devra verser 789 345$ si le bail n’est pas respecté.
FAIRE ENTENDRE SES DOLÉANCES
La semaine dernière, la direction du district a profité de la visite du ministre de l’Éducation et de la Petite Enfance, Dominic Cardy, pour faire entendre ses doléances.
«Les conseillers ont fait part de leur déception et on a fourni des chiffres pour expliquer qu’il s’agissait d’un investissement stratégique.»
En mai, le conseil d’éducation fournira au gouvernement provincial sa liste de priorité en matière d’infrastructures. Le cas de l’école de Shediac devrait se retrouver dans le peloton de tête.
Par ailleurs, le président du district scolaire, Paul Demers, qui participait mardi aux consultations prébudgétaires à Fredericton, a invité le gouvernement Higgs à ne pas réduire le budget consacré à l’éducation.
«On ne peut pas nous imposer des coupures, le district est en croissance, souligne Monique Boudreau. On a des besoins élevés en francisation et pour l’intégration de nos élèves immigrants.» ■