Acadie Nouvelle

Chapiteau de Tracadie: Wilfred ne pouvait pas rester «indifféren­t»

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

Wilfred Le Bouthillie­r ne veut pas être vu comme le sauveur du grand chapiteau de Tracadie. Et ça, même s’il sait que les gens vont quand même le penser. Tout ce qu’il désirait, c’était de faire sa petite part afin de garder vivante une structure qui, selon lui, apporte énormément au niveau culturel et économique à sa ville natale.

L’auteur-compositeu­r-interprète acadien avoue avoir agi par instinct quand il a pris le téléphone pour piquer un bon brin de jasette avec le maire de la Municipali­té régionale de Tracadie, Denis Losier, mercredi matin.

«J’ai regardé ça un peu à travers les réseaux sociaux et l’Acadie Nouvelle. J’ai appris ce qui se passait avec le grand chapiteau et je ne pouvais pas demeurer indifféren­t. J’ai vu qu’il y avait une certaine ouverture à trouver des solutions et moi, j’en ai à proposer. Ça fait 16 ans que je vois comment fonctionne­nt certaines villes. J’ai appelé Denis, on s’est parlé et je crois avoir dit ce qu’il avait besoin d’entendre. On s’est compris. Je ne dis pas que le chapiteau est sauvé à 100%, mais ça augure bien», a-t-il raconté en entrevue avec l’Acadie Nouvelle, jeudi après-midi, en direct de Montréal.

Le grand chapiteau a créé plusieurs remous depuis quelques mois. D’abord avec le contrat liant la Ville avec Embou Production­s, une firme de production de spectacles de Shediac, qui contenait apparemmen­t certaines clauses controvers­ées. Ensuite avec la vente de l’infrastruc­ture, car la municipali­té ne voulait plus payer pour la gestion de cette installati­on qui lui coûtait 50 000$ à chaque concert.

Le vainqueur du concours Star Académie en 2003 prévoit se pointer le nez dans la région très bientôt. Il entend s’asseoir avec le maire et d’autres artistes qui lui ont donné un appui dans cette démarche. Son plan? Pour l’instant, il garde ça pour lui.

«J’ai des idées et j’en ai déjà lancé quelquesun­es (au maire). Je lui ai dit qu’il fallait voir le chapiteau comme un aréna ou une piscine, qui ne sont pas bâtis pour faire des profits, mais pour apporter de la valeur à une ville», a indiqué le chanteur âgé de 40 ans.

La première étape de la relance du grand chapiteau a été complétée jeudi soir. Les élus ont accepté à l’unanimité d’apporter la motion d’annuler l’appel d’offres pour le vendre à la réunion régulière de lundi. Il serait étonnant que ce vote soit rejeté.

Ensuite, Wilfred et son groupe (qui compte notamment Serge Brideau, des Hôtesses d’Hilaire, son compagnon des Gars du Nord Maxime McGraw, Joannie Benoît ainsi que Nicolas et Raynald Basque) vont continuer à échanger sur comment non seulement sauver l’infrastruc­ture, mais aussi en faire un endroit populaire et occupé pendant la saison estivale.

«Nous voulons tous que Tracadie prenne une place culturelle importante, mais si nous sauvons le chapiteau et qu’il demeure vide, ça ne vaudra pas grand-chose, poursuit l’artiste. Nous voulons y présenter plusieurs événements, pas seulement des concerts. Nous ne fermons pas la porte non plus à des promoteurs privés qui possèdent une expertise dans le domaine. Par exemple, la venue de Loverboy en 2018 a amené chez nous des gens d’aussi loin que du Maine, des anglophone­s et des francophon­es, des gens qui n’avaient jamais mis les pieds dans la Péninsule acadienne. C’est absolument merveilleu­x pour notre culture et l’économie locale. C’est comme ça que la Ville doit le voir aussi.» ■

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Wilfred Le Bouthillie­r en compagnie de Théo Brideau, Joannie Benoit et Serge Brideau dans le cadre de la Francofête. - Gracieuset­é

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