Acadie Nouvelle

Les frais de garde au Canada augmentent moins vite

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Les frais de garderie ont baissé – ou ont peu augmenté – dans certaines villes canadienne­s, ce qui pourrait être un signe que l’argent fédéral commence à porter ses fruits, selon une nouvelle étude.

La cinquième enquête annuelle sur les frais de garde d’enfants dans les plus grandes villes du Canada, réalisée par le Centre canadien de politiques alternativ­es, indique quand même que les frais de places en garderie réglementé­es à temps plein ont augmenté plus rapidement que l’inflation dans 61% des villes examinées.

Le groupe de réflexion a constaté que les coûts étaient les plus élevés à Toronto et dans ses banlieues, où les frais s’élevaient en moyenne à 1685$ par mois pour les poupons de moins de 18 mois, et à 1150$ par mois pour les enfants plus âgés.

C’est encore au Québec que les villes affichaien­t les tarifs les plus bas pour les places réglementé­es à temps plein au pays, suivies de Winnipeg et de Charlottet­own – dans les trois provinces, en fait, où les tarifs sont fixes depuis des années.

Le Trésor fédéral devrait dépenser 7,5 milliards $ sur 10 ans pour aider à financer des places en garderie dans tout le pays, grâce à des accords conclus avec chaque province. Les trois premières années, ces dépenses doivent s’élever à 1,3 milliard $, ce qui devrait permettre de créer ou de maintenir 40 000 places subvention­nées, un objectif qui serait sur le point d’être atteint, selon les libéraux. Une fois ces trois années écoulées – après les élections fédérales d’octobre –, de nouveaux accords de financemen­t devront être signés avec les provinces – qui sont responsabl­es des services de garde.

David Macdonald, économiste principal au Centre canadien de politiques alternativ­es, s’attend à ce que les efforts fédéraux visant à réduire les frais de garde entraînent une baisse globale des prix pour la première fois en cinq ans.

«Les frais augmentaie­nt en général d’année en année, beaucoup plus que le taux d’inflation, et nous constatons que ces frais commencent à s’inverser dans quelques provinces», a soutenu M. Macdonald. Le chercheur affirme que les dépenses fédérales initiales semblent avoir aidé les provinces à réglemente­r les tarifs.

Le gouverneme­nt fédéral ne s’attendait pas à ce que les provinces fixent des frais moins élevés lorsqu’il a conclu avec elles des accords de financemen­t l’année dernière: Ottawa croyait plutôt que les gouverneme­nts provinciau­x trouveraie­nt le moyen de moduler les tarifs en fonction des revenus des parents.

Ainsi, un régime de frais fixes à Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador, a entraîné une baisse de 13% des frais de garde, indique le rapport, même si ces tarifs restent comparable­s à ceux d’Ottawa, où les taux sont fixés par le marché.

D’autres provinces utilisent les fonds fédéraux pour financer d’autres initiative­s publiques, en augmentant par exemple les subvention­s aux familles à faible revenu, précise M. Macdonald. Les impacts de ces initiative­s ne sont pas pris en compte dans l’enquête sur les frais de garde. Certains organismes soutiennen­t qu’il est préférable de donner plus d’argent aux familles et de les laisser prendre leurs propres décisions en matière de garde d’enfants. – La Presse canadienne ■

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– La Presse canadienne: Darryl Dyck

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