DES RÉCRÉATIONS PLUS LONGUES?
Au Québec, les jeunes auront bientôt droit à deux pauses de 20 minutes par jour
Les élèves du Nouveau-Brunswick ontils assez de temps de récréation durant leurs journées d’école? Une nouvelle politique au Québec incite à la réflexion.
Le gouvernement du Québec a annoncé cette semaine qu’à partir de septembre, les écoles devront obligatoirement offrir deux pauses de 20 minutes par jour aux élèves, soit une le matin et l’autre l’après-midi (en plus de la pause du dîner).
La décision a été prise à la suite d’un rapport de la Coalition québécoise sur la problématique du poids. L’organisme a dévoilé que 40% des écoles québécoises n’offrent pas au moins deux pauses de 15 minutes par jour. Elle a recommandé que la durée des récréations soit réglementée au niveau préscolaire et primaire afin que les jeunes soient actifs pendant 60 minutes par jour à l’école.
La situation est différente au Nouveau Brunswick.
Les «activités récréatives» sont prévues dans le régime pédagogique des écoles francophones. Cependant, le temps réservé aux récréations selon les balises du ministère de l’Éducation est de 27 minutes pour les élèves de la maternelle à la 8e année, comparativement aux 40 minutes du système québécois.
«Le moment et la durée des pauses et des récréations varient d’une école à l’autre, selon les niveaux enseignés et la réalité scolaire de l’école», explique le porte-parole du ministère néo-brunswickois de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Benoît Lanteigne.
«Généralement, les élèves ont 15 minutes le matin. Certaines écoles vont le diviser en deux et donner deux pauses de 10 minutes», explique quant à elle Lucie Martin, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB).
Monique Boudreau, directrice générale du District scolaire francophone Sud, concède que l’imposition de plus longues récréations pourrait forcer les directions d’écoles à planifier moins de temps en salle de classe. Elle affirme cependant que la grande majorité des élèves du district «dépassent d’au moins 30 minutes le temps minimum exigé par la loi afin de respecter le régime pédagogique».
Seulement 23% des élèves de la maternelle à la 5e année du Nouveau-Brunswick font 60 minutes d’activité physique par jour, selon une étude du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick menée durant l’année scolaire 2016-17. Le même document dévoile que 35% des enfants souffrent de surpoids ou sont obèses.
Mme Martin estime que la problématique du surpoids des jeunes ne relève pas uniquement de l’école: il s’agit «d’une question de société».
«L’école utilise le temps qu’elle a pour emmener les jeunes à être actifs. Même dans les salles de classe, à l’intérieur d’une période de 40 minutes de cours, c’est une pratique courante de les inviter à bouger. Mais la santé physique, c’est un projet de société.»
Elle assure que l’activité physique est une priorité pour les enseignants de la province.
«Dans le régime pédagogique, on a un certain nombre d’heures de mathématiques, de français, de sciences, etc. À l’intérieur de ça, on emmène nos jeunes à bouger autant que possible. La volonté du personnel est là. Il reconnaît que les jeunes ont besoin de bouger.» ■