LES 100 JOURS DU GOUVERNEMENT HIGGS
Le gouvernement de Blaine Higgs obtient la note de passage à l’occasion de ses 100 premiers jours à la tête de la province. Malgré les écueils, les progressistesconservateurs sortent à peu près indemnes de leurs premiers mois au pouvoir.
Il y a exactement 100 jours samedi que Blaine Higgs est devenu le 34e premier ministre du Nouveau-Brunswick avec autour de lui 16 ministres n’ayant pour la plupart aucune expérience ministérielle.
Après un peu plus de trois mois, le gouvernement Higgs semble avoir les rênes du pouvoir bien en main, ce qui n’est pas une mince affaire en contexte minoritaire, constate le politologue Tom Bateman de l’Université St. Thomas.
«Après 100 jours, les choses n’ont pas l’air trop mal. Le gouvernement semble solide pour un avenir prévisible. Je dirais même que le gouvernement est devenu encore plus stable alors que le temps passe.»
Les progressistes-conservateurs ont notamment réussi à naviguer entre les épineux dossiers du bilinguisme des travailleurs paramédicaux et des Jeux de la Francophonie internationale sans trop faire de dégâts, selon M. Bateman.
Après une première tentative malavisée en ce qui concerne les ambulances, le gouvernement Higgs a su reconnaître son erreur et rebrousser chemin, souligne-t-il.
«Le premier ministre, avec l’aide (du vicepremier ministre Robert) Gauvin, semble avoir clairement indiqué au caucus progressiste-conservateur et à l’Alliance des gens que cette province est officiellement bilingue et que ce n’est pas négociable», affirme M. Bateman.
En se retirant de l’organisation des Jeux de la Francophonie 2021, Blaine Higgs a réussi à s’extirper d’une situation délicate sans perdre la sympathie de la population, croit-il.
«C’est conforme avec les préoccupations du gouvernement en matière de responsabilité fiscale. Les progressistes-conservateurs n’ont peut-être pas gagné grand-chose en prenant cette décision, mais ils n’ont rien perdu non plus.»
Le politologue Roger Ouellette de l’Université de Moncton estime quant à lui que les francophones sont encore méfiants à l’endroit du gouvernement, en raison notamment de ces deux dossiers.
La décision du ministre de la Santé, Ted Flemming, de mettre fin au bilinguisme obligatoire dans les ambulances «a créé beaucoup de mécontentement et d’inquiétude dans la communauté francophone» même si Fredericton a finalement changé d’avis, analyse-t-il.
Malgré la «méfiance» des francophones à l’endroit de Blaine Higgs «par rapport à son passé» dans le parti antifrancophone Confederation of Regions, ceux-ci n’ont pas encore «fermé la porte à double tour» aux progressistes-conservateurs, selon M. Ouellette.
Le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles, la nomination d’un nouveau commissaire aux langues officielles et le budget provincial sont autant d’occasions à venir en 2019 pour permettre à Blaine Higgs de se racheter auprès des francophones, avance-t-il.
«Les francophones sont encore en attente. Il y a un budget qui s’en vient. Des décisions seront prises. Est-ce que ça va toucher des programmes concernant les francophones?»
Le gouvernement Higgs en a déjà fait beaucoup d’ailleurs pour plaire aux conservateurs fiscaux, notamment en réduisant les dépenses de 200 millions $ dans son premier budget d’immobilisations.
«Pour ceux qui pensent que c’est important de mettre de l’ordre dans les finances publiques, je pense que ce gouvernement à une bonne note pour le moment», indique Roger Ouellette.
Les partisans progressistes-conservateurs en général ont plusieurs raisons d’être satisfaits du gouvernement, selon Tom Bateman.
«C’était des élections très serrées, mais la façon dont le gouvernement a réussi à s’installer et à gérer les événements devrait être plutôt encourageante pour leurs partisans.»