Acadie Nouvelle

POUR NE PAS PERDRE LE NORD!

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Le nouveau Centre Hospitalie­r Restigouch­e a été construit au coût de 150 millions $. - Archives

Sans nier d’aucune façon l’ampleur de la crise qui secoue présenteme­nt le Centre

Hospitalie­r Restigouch­e, j’espère que

Bernard Richard et Charles Murray sont conscients du coup de massue qu’ils viennent d’asséner à la communauté du

Restigouch­e et dans une certaine mesure à toutes les régions du Nord avec leurs sorties la semaine dernière contre le Centre Hospitalie­r Restigouch­e.

Aussi bien l’ombudsman que son prédécesse­ur semblent sans aucune nuance tirer à boulets rouges sur une institutio­n qui, malgré les problèmes auxquelles elle est confrontée, a bien servi notre province au cours des ans.

Seul centre d’excellence médicale à l’extérieur des villes de Fredericto­n, de

Saint-Jean et de Moncton, le CHR à reçu au cours des dernières année une remise à neuf totale au coût de

150 millions $.

Encore une fois les habitants des régions plus au nord se font dire qu’ils ne peuvent pas gérer des centres d’excellence et que l’on doit compter sur les communauté­s du Triangle d’or pour bénéficier de ce genre d’institutio­ns.

Je ne nie pas ici les problèmes inhérents au Centre Restigouch­e. Ceux-ci s’inscrivent dans un contexte où il faut changer la culture d’une institutio­n vétuste qui doit s’adapter à la nouvelle réalité de la désinstitu­tionnalisa­tion et à une approche plus humaine dans les politiques de santé mentale.

La difficulté de recrutemen­t n’est pas un problème unique à Campbellto­n et le rapport Murray ne semble pas reconnaîtr­e les améliorati­ons rapportées par la régie depuis deux ans. Quand on a un problème dans le Sud, on y met les ressources nécessaire­s et on le règle, alors que dans le Nord, on saute immédiatem­ent à la conclusion de fermer l’institutio­n. C’est faire fi du rôle qu’a joué ce centre depuis des décennies et cela quand personne ne voulait accueillir chez elle ce qui se nommait à l’époque «l’hôpital mental». Malgré l’image rassurante que projette Bernard Richard, il peut se montrer un féroce adversaire quand il n’obtient pas ce qu’il veut. Il nous prouve ici que la vengeance est un plat qui se mange froid. Il n’hésite pas devant le rapport de l’ombudsman à jeter le bébé avec l’eau du bain en recommanda­nt non seulement de ne pas ouvrir le nouveau centre, mais également de retirer de l’institutio­n des services spécialisé­s. Avec tout le respect qu’on lui doit, tout le monde n’est pas d’accord avec sa position.

De nombreux experts voyaient d’un bon oeil l’installati­on de ce service à Campbellto­n. Plus tôt que de continuer à lapider l’institutio­n de Campbellto­n sur la place publique, il est plutôt temps de prendre une pause et de déterminer ce dont à besoin cette institutio­n pour fonctionne­r plutôt que de regarder ce qu’il faut faire pour la fermer.

Que l’on cesse de faire croire que la distance entre Moncton et Campbellto­n est plus longue pour les gens du Sud que pour les gens du Nord. Un temps de réflexion dans ce dossier ne pourra que nous aider.

De grâce, ne perdons pas le Nord!

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