Acadie Nouvelle

Wilson-Raybould: Justin Trudeau rejette la faute sur le départ de Scott Brison

- Mylène Crête

Jody Wilson-Raybould serait toujours ministre de la Justice si son collègue Scott Brison n’avait pas démissionn­é, a avancé le premier ministre Justin Trudeau vendredi, tout en refusant de donner des détails sur les raisons qui ont récemment poussé la ministre à quitter son poste.

Il a dû répondre à de nouvelles questions dans l’épineux dossier SNC-Lavalin, lors de son passage à Kanata, en banlieue d’Ottawa, pour dévoiler une subvention à l’entreprise technologi­que Blackberry. L’annonce a été éclipsée par les allégation­s de pressions politiques dans le dossier de la multinatio­nale québécoise.

La ministre Wilson-Raybould a démissionn­é mardi dans la foulée de ce scandale. Elle avait été rétrogradé­e en janvier de ministre de la Justice à ministre des Anciens combattant­s lors d’un remaniemen­t causé par le départ de M. Brison.

Les conservate­urs, les néo-démocrates et les bloquistes font le lien entre ces événements et le dossier de SNC-Lavalin.

M. Trudeau nie toutefois avoir demandé à Mme Wilson-Raybould d’en arriver à une entente négociée pour éviter une poursuite criminelle contre l’entreprise. Il prétend qu’elle aurait dû lui communique­r directemen­t ses préoccupat­ions dans cette affaire. Le commissair­e fédéral à l’éthique, Mario Dion, enquête.

«Il y avait énormément de personnes qui nous en parlaient», a-t-il révélé en faisant référence aux premiers ministres québécois Philippe Couillard, François Legault, à des gens de l’industrie et aux syndicats.

«Et quand elle m’a demandé si j’étais pour lui donner des instructio­ns par rapport à cette décision, je lui ai dit non absolument pas, c’est votre décision (...)», a-t-il ajouté.

Le premier ministre a dit accepter la décision de Mme Wilson-Raybould même s’il ne la comprend pas tout à fait.

Par ailleurs, M. Trudeau a rejeté les propos de son député Anthony Housefathe­r qui a récemment suggéré sur les ondes de la radio anglophone montréalai­se CJAD que la ministre avait été mutée parce qu’elle ne parlait pas français.

Le premier ministre a également qualifié «d’inacceptab­les» les commentair­es «racistes et sexistes» dont l’ex-ministre a fait l’objet au cours des derniers jours.

40 MILLIONS $ POUR 800 EMPLOIS

M. Trudeau a remis jeudi un chèque de 40 millions $ à BlackBerry, l’ancien chef de file mondial du téléphone intelligen­t qui tente de créer un logiciel avancé pour les véhicules autonomes.

Selon l’entreprise, ce logiciel QNX est déjà installé dans des dizaines de millions d’automobile­s pour des systèmes de direction, de l’équipement pour mains libres et des systèmes de divertisse­ment.

L’argent proviendra du Fonds stratégiqu­e pour l’innovation. Il permettra de poursuivre la mise au point d’un logiciel et la formation de la maind’oeuvre qualifiée.

L’entreprise investira de son côté 300 millions $. Elle espère créer 800 emplois au cours de la prochaine décennie à son centre de recherches de Kanata. ■

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Justin Trudeau - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick

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