Acadie Nouvelle

The Wife: enfin la consécrati­on pour Glenn Close?

- Partice.cote@acadienouv­elle.com @pacadie09

Dans une carrière qui dure depuis 45 ans, la grande Glenn Close a été mise en nomination pour pas moins de six Oscars, mais est chaque fois repartie du gala les mains vides. Le scénario pourrait changer la semaine prochaine.

Mme Close, universell­ement connue pour ses rôles dans Fatal Attraction (1987), Dangerous Liaisons (1988) et 101 Dalamatian­s (1996) notamment, est la tête d’affiche de The Wife, un film de répertoire britannico-suédois dont la popularité ne cesse de grandir depuis que la vénérable dame âgée de 71 ans a remporté le Golden Globe de la meilleure comédienne, le 6 janvier.

Sans parler d’une surprise, Close n’a jamais fait partie des favorites médiatique­s, ce titre revenant à Lady Gaga (A Star is Born) et à Olivia Coleman (The Favourite).

Dans le cadre des BAFTA Awards (l’équivalent britanniqu­e des Oscars), la semaine dernière, le titre de comédienne de l’année est d’ailleurs revenu à Coleman.

Dimanche prochain, Close fera la lutte à Coleman, Gaga, Melissa McCarthy (Can You Ever Forgive Me) et Yalitza Aparicio (Roma) pour l’obtention de l’Oscar de la meilleure comédienne.

Après avoir mordu la poussière six fois depuis 1982, Close mettra-t-elle enfin la main sur une précieuse statuette dorée?

Difficile à dire. Mais une chose est certaine, sa prestation toute en retenue dans The Wife mérite tout le bien dont on en dit.

Comme le titre du film l’indique, Close interprète une épouse dans l’oeuvre du réalisateu­r suédois Bjorn Runge.

Une femme digne et forte, prénommée Joan, qui est aussi la muse du plus récent lauréat du prix Nobel de la littératur­e, l’Américain Joseph Castleman (Jonathan Pryce).

En décembre, le couple s’envole vers Stockholm. C’est là que Joseph recevra son prestigieu­x prix.

Mais plutôt que d’apprécier le voyage, Joan est poussée à revenir sur les choix personnels et profession­nels qui l’ont menée à devenir la femme de Joseph.

Soudaineme­nt, des sentiments enfouis refont surface, mettant en péril tout ce que Joseph et Joan ont bâti.

MONTÉE DRAMATIQUE

J’avoue que, outre pour la performanc­e de Close, j’avais très peu entendu parler de The Wife.

Je m’attendais donc à une oeuvre un peu banale portée par une prestation éblouissan­te.

J’ai toutefois été agréableme­nt surpris par la finesse et l’intelligen­ce du scénario. L’histoire est vraiment bien ficelée et mène vers une montée dramatique (et malaisante) dont on aurait difficilem­ent pu deviner l’ampleur.

Pryce se débrouille très bien dans le rôle du mari poseur, égoïste et un brin arrogant.

Joseph a la grandeur d’âme de toujours rendre hommage à son épouse pour ses succès, ce que Joan accepte avec un brillant stoïcisme.

Mais plus le film avance, plus le vernis qui entoure l’épouse parfaite se fissure. C’est d’ailleurs à ce moment que le talent de Close est le plus mis en valeur.

Parlant de talent, Annie Starke est une révélation dans le rôle d’une jeune Joan. Starke est la fille de Mme Close et, visiblemen­t, la pomme n’est pas tombée bien loin de l’arbre.

Au final, The Wife n’a peut-être pas l’aura médiatique d’oeuvres dont on entend vanter les mérites depuis des mois.

Reste qu’à mes yeux, le bébé de Runger aurait très facilement pu figurer au nombre des finalistes pour l’Oscar du film de l’année. En fait, il aurait dû l’être. ■

 ??  ?? Joseph (Jonathan Pryce) et Joan (Glenn Close) - Gracieuset­é
Joseph (Jonathan Pryce) et Joan (Glenn Close) - Gracieuset­é
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada