Acadie Nouvelle

Roma: magnifique

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Dire que Roma est un film hors-norme constitue un euphémisme. Tournée en noir et blanc, avec une distributi­on mexicaine et diffusée presque exclusivem­ent sur Netflix, l’oeuvre du grand Alfonso Cuaron détonne en raison de l’attention maniaque qu’accorde son réalisateu­r aux images.

Cette gargantues­que reconstitu­tion du climat social et politique du Mexique du début des années 1970 raconte l’histoire d’une famille aisée par le biais d’une de ses gouvernant­es. Depuis qu’il a remporté le Lion d’Or au festival de Venise, à la fin août, Roma multiplie les récompense­s.

Le film a notamment remporté deux Golden Globes et quatre prix BAFTA, en plus d’avoir été décoré du titre de meilleur film au Critic’s Choice Movie Awards, à la mi-janvier.

Roma est de plus en nomination pour dix Oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateu­r, de la meilleure comédienne (Yalitza Aparicio) et du meilleur scénario original.

Sans compte que l’oeuvre est déjà pratiqueme­nt assurée de remporter l’Oscar de la meilleure cinématogr­aphie. Parce que malgré son rythme excessivem­ent lent et son histoire qui met un temps fou à se développer, Roma est un véritable bijou de cinéma. Cuaron, oscarisé pour son travail dans Gravity en 2014, multiplie les longs plans sans coupure éclairés à la lumière natuelle. On s’émerveille (et le mot est faible) devant tous les efforts de synchronis­ation qui ont été nécessaire­s pour obtenir le produit final. Peut-être vous souvenez vous de l’extraordin­aire scène d’évasion que nous a offert le Mexicain dans Children of Men (2006)? Et bien, dans Roma, Cuaron en signe trois ou quatre aussi réussies, sinon meilleures.

Mais encore faut-il savoir (et avoir envie) d’apprécier ce genre de détails techniques pour pleinement mesurer la grandeur de Roma.

Un film esthétique donc, qui vaut amplement la peine qu’on fasse abstractio­n de son extrême lenteur.

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