MUNICIPALITÉ RÉGIONALE DE TRACADIE: UN REGROUPEMENT CONTESTÉ
L’ancienne conseillère municipale de Tracadie Norma McGraw remet en question le regroupement ayant mené à la création de la Municipalité régionale de Tracadie, en 2014. Mardi soir, elle a formellement lancé une pétition afin de proposer sa dissolution, lors d’un plébiscite en 2020.
Élue en 2016 dans le quartier 2, qui regroupe les secteurs de Gauvreau-PetitTracadie et Pont-Landry, Norma McGraw a annoncé sa démission en juin 2018. Mardi en fin de soirée, à la suite d’une réunion plénière du conseil de Tracadie, Mme McGraw a présenté son initiative devant un petit groupe de citoyens.
Si un nombre suffisant de citoyens signent la pétition, elle demandera au ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux d’autoriser la tenue d’un deuxième plébiscite pour dissoudre la Municipalité régionale de Tracadie.
Pour résumer, la citoyenne du quartier 2 estime que le comité de travail Ensemble vers l’Avenir a fait miroiter certains avantages aux résidents de 18 DSL qui tardent aujourd’hui à se concrétiser.
«Ce projet qui a créé tant d’espoir et d’attentes pour un avenir meilleur ne rencontre pas les promesses faites aux citoyens et citoyennes», dit-elle.
LES GRANDS PERDANTS
Mme McGraw estime que les DSL ont été les grands perdants du regroupement, dont le plébiscite a eu lieu en décembre 2013. La nouvelle municipalité est née formellement le 1er juillet 2014.
Par exemple, avant le plébiscite de 2013, les promoteurs du projet avaient évoqué à maintes reprises la possibilité pour les DSL de toucher à des revenus supplémentaires provenant du Fonds de la taxe sur l’essence, une subvention fédérale.
L’argent ne peut cependant pas être utilisé n’importe comment. Les projets doivent être approuvés par le gouvernement fédéral et répondre à des critères très précis.
Jusqu’à maintenant, peu de projets dans les anciens DSL ont été financés par le fonds, souligne Mme McGraw.
«Les DSL n’ont pas vu de l’argent du Fonds de la taxe sur l’essence dont on nous a fait miroiter les bienfaits. On nous a informés que les critères d’utilisation de ce fonds sont tellement rigides qu’il est difficile pour les DSL d’en profiter. Par le fait même, seul le territoire de l’ancienne ville de Tracadie-Sheila semble pouvoir en bénéficier au maximum.»
Dans son plan de travail, Ensemble vers l’avenir avait également proposé dans les anciens DSL une augmentation annuelle du taux de taxe de 1,9 cent par 100$ d’évaluation pendant 10 ans.
Cette année, le conseil municipal a voté en faveur d’une augmentation de la taxe foncière de 1,39$ à 1,50$ par 100$ d’évaluation dans l’ancienne ville de Tracadie-Sheila. Dans les quartiers ruraux, le taux de taxe a été uniformisé à 0,90$ par 100$ d’évaluation.
L’année précédente, le taux a varié de 0,72$ à 0,87$ par 100$ d’évaluation selon l’endroit.
«Les prévisions budgétaires étaient irréalistes et n’ont pas tenu compte des hausses au niveau des services. La hausse récente de la taxe municipale est le résultat de ces mauvaises prévisions.»
QUATRE DÉMISSIONS
Mme McGraw a été l’un des quatre conseillers de Tracadie à démissionner en 2018. Bien qu’elle n’ait jamais publiquement donné les raisons ayant motivé sa décision, les trois autres conseillers démissionnaires, Denis McLaughlin, Raymonde Robichaud et André Saulnier, ont tous cité le climat tendu au sein du groupe.
De façon générale, un fossé s’est creusé entre les deux blocs présents au conseil municipal. Le premier groupe était composé de six conseillers et avait tendance à voter contre les propositions correspondant à la vision globale du maire Denis Losier, qui tentait de remettre de l’ordre dans les finances publiques.
Mme McGraw avait tendance à appuyer le maire Losier. Néanmoins, elle continue de croire que le conseil municipal est devenu trop dysfonctionnel pour bien représenter les quelque 16 000 citoyens de Tracadie.
«Les conflits incessants à l’intérieur du conseil qui ne cessent de s’amplifier m’amènent à mettre en doute la compétence du conseil à régir les affaires municipales. J’ai perdu confiance. (…) Avec ce climat malsain, je suis d’avis qu’il sera difficile d’attirer des entreprises privées dans notre municipalité.» ■